Pelléas et Mélisande au TCE (juin 2007)

Tout pareil, sur un nuage qui a pour créateur Bernard Haitink avant tout.

Et quel portrait de Golaud par Laurent Naouri!

Moi aussi j'ai été soufflé ce soir, et suis ressorti aux anges, car en plus Pelléas est l'un de mes opéras préférés, et j'ai été particulièrement à la fête, notament grâce à Naouri qui signe ici une des meilleures interprétations de sa carrière, à Lapointe fantastique et à Haitink formidable de précision, de souçi du détail, d'inventivité.
Kozena m'a ému à certains moments malgré une diction difficile et un vibratello génant. Reinhart campe un Arkel sinon anthologique, du moins noble et assuré, Lemieux est une Geneviève impeccable, et Brahim-Djelloul un Ynold parfait.
Bref, une soirée mémorable !

Encore une critique très négative, sur Altamusica.

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=3458&DossierRef=3091

Je ne suis pas toujours d'accord avec Yannick Millon, mais il s'agit d'une personne sérieuse, qui connaît son sujet à fond, ce qui n'est pas si fréquent parmi la population des critiques...Son papier confirme mes craintes à propos de ce Pélléas... Dommage pour Haitink, mais j'ai le CD officiel plus l'enregistrement Live des concerts du TCE en 2000...

Pour le reste, courage, fuyons !

Juditha

Juditha a écrit:Je ne suis pas toujours d'accord avec Yannick Millon, mais il s'agit d'une personne sérieuse, qui connaît son sujet à fond, ce qui n'est pas si fréquent parmi la population des critiques...Son papier confirme mes craintes à propos de ce Pélléas... Dommage pour Haitink, mais j'ai le CD officiel plus l'enregistrement Live des concerts du TCE en 2000...

Pour le reste, courage, fuyons !

Juditha

Certes, mais bon, Y. Millon a trouvé "éblouissante" la Salomé de Pleyel....

Comme moi (oui tout arrive : j'ai aimé ce Pelléas et Mélisande ), Resmusica a beaucoup aimé.

ça cache quelquechose tout ça...
Latig, qui résiste

abaris a écrit:Encore une critique très négative, sur Altamusica.

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=3458&DossierRef=3091

Parler d'incarnation "ruinée" pour Laurent Naouri m'étonne vraiment. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature décidément...

C'est surtout sa description calamiteuse de Lapointe, qui a pourtant signé une performance tant vocale que scénique, qui laisse réveur sur les qualités d'écoute de ce critique !

Je viens de lire "pas de surtitrage" dans l'article de Resmusica... Personnellement, je m'en fiche, mais j'y vais avec quelqu'un qui ne connaît pas l'oeuvre... Et franchement, même avec des excellents chanteurs à la diction parfaite, on peut ne pas comprendre le texte par moment (je me souviens très bien du Werther du Châtelet avec Hampson, où franchement je ne comprenais rien par instant, ne connaissant pas très bien l'oeuvre)... Je trouve ça stupide en fait comme parti pris.
Quelqu'un peut confirmer l'absence de surtitrage ????

Oui, Filippo, je te le confirme, et je trouve ça vraiment nul de la part du TCE !
A vrai dire, il n'y a que Kozena qui soit incompréhensible dans cette production, mais c'est déjà beaucoup, et ça suffit à justifier le surtitrage !

En l'occurence, je préférerais entendre une chanteuse au français intelligible plutôt que de voir un surtitrage (qui me semble vraiment inutile dans une oeuvre comme Pelléas.).
Si on suit cette logique, on doit alors sonoriser les chanteurs à la projection défaillante ?

Filippo a écrit:Je viens de lire "pas de surtitrage" dans l'article de Resmusica... Personnellement, je m'en fiche, mais j'y vais avec quelqu'un qui ne connaît pas l'oeuvre... Et franchement, même avec des excellents chanteurs à la diction parfaite, on peut ne pas comprendre le texte par moment (je me souviens très bien du Werther du Châtelet avec Hampson, où franchement je ne comprenais rien par instant, ne connaissant pas très bien l'oeuvre)... Je trouve ça stupide en fait comme parti pris.
Quelqu'un peut confirmer l'absence de surtitrage ????

Moi aussi j'entendais cette oeuvre pour la première fois en entier et à part Kosena, tous les chanteurs sont compréhensibles sans avoir besoin de se concentrer sur l'écoute.

Je voudrais revenir sur le rôle prépondérant que prend Yniold dans la mise en scène de Martinoty. L'enfant est quasiment toujours présent sur scène. Il est là, il observe. J'ai eu le sentiment que Martinoty voulait faire un rapprochement avec le Tour d'écrou.

A propos d'Yniold, il y a quasiment toujours son agneau en peluche ou ses cubes qui trainent sur un coin de la scène.
Lors de la scène de la lettre, Yniold construit un caveau avec ses cubes pour y mettre son agneau. On peut y voir l'inconscient de l'enfant qui a compris que le retour de Golaud avec Mélisande et le fait que Pelléas reste, conduit vers la mort.

Un (vieil) article sur Marie-Nicole Lemieux dans Les Echos.

J’ai moi aussi passé une excellente soirée pour mon premier Pelleas en live, et le deuxième de ma vie. J’avais découvert l’œuvre en vidéo et ça m’avait beaucoup plus, impression réitérée hier. J’aime autant dire que je suis très fière de moi car d’habitude, j’ai du mal avec les choses subtiles (style Janacek, etc).

Je ne sais vraiment pas quoi penser de la mise-en-scène, disons que la scénographie hétéroclite, alliant éléments prosaïques et images oniriques, laisse une impression d’inabouti. La direction d’acteurs est risible par moments, surtout les scènes entre Pelleas et Mélisande (et Kozena aide beaucoup…).

Musicalement, j’ai trouvé cela magnifique, mais je connais peu cette oeuvre. Tout a été dit sur Naouri qui fut tout simplement sublime. Lapointe est une belle découverte. Kozena, pardon pour elle, est grotesque. Brahim-Djelloul était très bien en Yniold, mais personnellement, je préfère quand le rôle est confié à un enfant (c’était le cas dans la première version que j’ai vue), le travestissement donnant un côté artificiel en décalage avec l’œuvre.

Enfin, j’ai eu beau chercher, je en vois pas comment on peut trouver cette œuvre niaise.

LeChevalierDesGrieux a écrit:Je voudrais revenir sur le rôle prépondérant que prend Yniold dans la mise en scène de Martinoty. L'enfant est quasiment toujours présent sur scène. Il est là, il observe. J'ai eu le sentiment que Martinoty voulait faire un rapprochement avec le Tour d'écrou.

Je n'ai pas aimé cet aspect de la mise-en-scène. Je trouve le sens plus fort quand Yniold ne fait qu'apparaître pour répondre aux question de son père sans lui être d'aucun secours. Ca renforce la solitude de Golaud qui n'a qu'un stupide enfant pour allié.

Finalement, j'y suis allée...pour tenter de percer ce mystère...
et je n'accroche pas du tout (pas taper !).

Poupou a écrit:

LeChevalierDesGrieux a écrit:Je voudrais revenir sur le rôle prépondérant que prend Yniold dans la mise en scène de Martinoty. L'enfant est quasiment toujours présent sur scène. Il est là, il observe. J'ai eu le sentiment que Martinoty voulait faire un rapprochement avec le Tour d'écrou.

Je n'ai pas aimé cet aspect de la mise-en-scène. Je trouve le sens plus fort quand Yniold ne fait qu'apparaître pour répondre aux question de son père sans lui être d'aucun secours. Ca renforce la solitude de Golaud qui n'a qu'un stupide enfant pour allié.

Stupide, je ne sais pas... mais innocent et pur, oui ... Je suis restée sceptique sur le rôle de menteur que joue Yniold à la fin du III, lorsqu'il espionne Pelléas et Mélisande.

(pour le reste, j'avais bâclé mon compte-rendu... je vais le recommencer )

lilylatig a écrit:Finalement, j'y suis allée...pour tenter de percer ce mystère...
et je n'accroche pas du tout (pas taper !).

Lily, rassure-toi, je n'accroche pas complètement non plus ! (pas taper)
Je me dis que c'est très beau mais dans les minutes qui suivent je commence à m'assoupir doucement et puis je raccroche et je me dis que vraiment c'est beau et puis je redécroche etc.
Mais je ne désespère pas (en tout cas moins qu'avant).

En tout cas j'ai trouvé que c'était une belle production.

d'accord.
Mais pour l'instant, je vais passer à autrechose.

Presque tout a été dit, mais je me permets:
Je suis allé au TCE hier soir. J'ai été très impressioné par la direction d'Haitink, par la qualité de l'ONF et Naouri m'a ravi.

Une critique sur anaclase. Assez opposée aux avis qu'on a lus ici.

J'ai un peu de mal à comprendre...
Je ne ferai pas de critique car tout le monde a amplement développé et résumé ce que l'on pouvait dire de cette production. J'ai toujours accroché à cette oeuvre, mais le niveau atteint par cette production balaie tous les précédents bons (voire très bons) souvenirs que j'avais gardés de cette oeuvre à l'ONP ou à l'opéra comique.
Kat.

jeanch a écrit:Une critique sur anaclase. Assez opposée aux avis qu'on a lus ici.

Cette critique est assez stupéfiante ! Les attaques contre Naouri sont trop violentes pour être tout à fait honnêtes, il me semble. Pareil pour Amel Brahim Djelloul !!!
Et je ne comprends pas plus cette pique contre Jean-François Lapointe "pour peu français qu'il s'affiche". Ca veut dire quoi, au juste ?