La Direction de Bayreuth

Polémiques autour de la succession probable de Katharina Wagner arrière petite fille de Richard, à la tête du Festival

http://www.cyberpresse.ca/article/20070525/CPARTS03/705250921/5032/CPACTUALITES
http://www.tv5.org/TV5Site/info/article-Festival_de_Bayreuth__Katharina_Wagner_prete_a_en_prendre_la_direction.htm?idrub=10&xml=070525123045.vzbe8hqo.xml

Je doute fort des capacités de Miss Wagner à diriger un tel festival. En plus, cela ne ferait que pérenniser la politique catastrophique et sclérosante de son père Wolfgang.

Personnellement, je serais pour un tandem Nike - Eva, ce qui donnerait au festival une ouverture qui me semble indispensable aujourd'hui. Bayreuth se doit de devenir un lieu de réflexion sur l'interprétation wagnérienne et non un musée poussiéreux. Il suffit de regarder l'importance qu'a eu le Festival de Pesaro sur la réévaluation de Rossini dans les années 80 / 90 pour mesurer le travail qu'il y a à faire sur la Colline verte.

Il faut aussi assurer une qualité d'interprétation digne des lieux.

Où est la glorieuse époque où Bayreuth rassemblait su une même un plateau de gens qui sont aujourd'hui des légendes!!

Il faut aussi cesser d'être dans une optique passéiste, Wind. Si les chanteurs wagnériens du passé ont pu faire cette carrière, c'est qu'ils ont pris leur temps pour parfaire leur technique. Ce n'est pas en chantant exclusivement des rôles lourds type Elektra, Isolde ou Färberin qu'une chanteuse pourra conserver la souplesse nécessaire et indispensable à une longue carrière.

Il faut aussi réflechir à ce qu'était la taille des orchestres d'alors et de quels instruments ils étaient composés (pas vraiment les mêmes qu'aujourd'hui à Bayreuth...). C'est surtout sur ce point là à mon sens que repose l'avenir de l'interprétation wagnérienne.

D'accord avec LCDG sur les instruments de Wagner et la nécessité de dynamiser ce festival.

Concernant la direction de vieux Wolfgang, le moins qu'on puisse dire est qu'elle est calamiteuse d'un point de vue artistique. Vous avez vu ses distributions !

Oui, ce qui me semble le plus bizarre à Bayreuth c'est que, pour un lieu qui se veut être la référence de l'interprétation wagnérienne, les distributions sont très médiocres en général. Et, si l'on excepte Peter Seiffert, Nina Stemme ou Robert Dean Smith, beaucoup des grands wagnériens d'aujourd'hui sont absents de la colline sacrée: Meier et Domingo n'y vont plus depuis 2000, Pape n'y a chanté que 4 Fasolt, entre 1994 et 1997, Heppner a été invité une seule fois, a dû refuser parce qu'il était pris ailleurs, et depuis plus rien, Selig n'y est jamais allé, Morris non plus, Polaski n'y vient plus depuis 1998, Hampson n'y a jamais chanté son Amfortas... en règle générale, on trouve à Vienne, Berlin, Paris, New-York ou Chicago de meilleures distributions wagnériennes.

Il faut ajouter Munich et Londres à ta liste Clément.

Oui évidemment la liste n'était pas exhaustive! Et même Milan parfois! Et aussi Aix-en-Provence, actuellement! Le Ring par Rattle et Braunschweig me tente plus que ce qu'on voit cet été à Bayreuth.

Voigt n'y a jamais chanté non plus d'ailleurs.

Mais ce qui me gêne finalement le plus à Bayreuth est l'absence totale de réflexion musicologique par rapport à la musique de Wagner. Le projet de Nike Wagner de faire un festival inscrivant Wagner dans son contexte (et donc de jouer d'autres œuvres que celle du maître de céans - pas formcéent au Festspielhaus d'ailleurs...) me semblait une excellente voie à suivre. Il serait temps que l'on cesse à Bayreuth de considérer Wagner comme un compositeur ovniesque venant de nulle pas.

A ma connaissance, la seule oeuvre non-wagnérienne qui a été jouée au Festspielhaus est le 9ème de Beethoven par Fürtwängler. Mais peut-être que ce n'est pas le seul cas...

oui, la 9e de Beethiven donne le coup d'envoi du festival.
Pour Polaski, elle ne vient plus depuis 1998, mais je la voit mal revenir maintenant, vu l'état de sa voix.
Plusieurs choses jouent
-cachets moins élevés que dans les grandes maisons d'opéra (et ce, dès la création même du festival qui fut jusque dans les années 30 au bord de la ruine financière, de même pendant les premières années de réouverture)
-si on refuse une fois Bayreuth on n'y revient pas. Ce n'est marqué nulle part, mais c'est une réalité, et ce depuis la réouverture en 1951

Maintenant l'orchestre, il a peu varié depuis 1951, donc la disparition des Varnay, Nilsson et autres Windgassen n'est pas forcément liée au passage du "mur du son", mais à un problème global de gestion de carrières et d'enseignement. On "prend moins le temps", ça c'est vrai.

Autre chose à ne pas négliger : Munich. Les deux villes ont toujours été rivales et si les choses s'étaient aténuées avec la réouverture de Bayreuth (l'opéra de Munich était détruit, les distributions provinciales -on fit donc provisoirement un pont entre les deux festivals. Mais ce fut lié à une époque particulière marquée par les difficultés de la vie musicale à Munich et les graves problèmes liés à la réouverture de Bayreuth. On enterra donc la hache de guerre jusqu'en 1965), la rivalité est désormais revenue même si elle est moins forte qu'avant 1951 où qui se produisait à Munich ne paraissait pas à Bayreuth.
Kat.

Je suis quasi certain que c'est le cas en effet. Mais on peut aussi donner des œuvres ailleurs qu'au Festspielhaus. Une programmation inscrivant Wagner en regard de ses contemporains serait quelque chose de fascinant, à mes yeux du moins.

Merci pour cette mise au point Kat, je n'avais absolument pas conscience cette rivalité avec Munich (ah, Munich...).

Concernant la 9eme, pourquoi n'en trouve-t-on pas mention sur le calendrier du site du festival ?
http://www.bayreuther-festspiele.de/Spielplan/Spielplan_2007.asp

c'est réservé aux vip du 1er cycle je crois.
Kat.

jeanch a écrit:Vous avez vu ses distributions !

C'est bien ce que je voulais dire en étant soit disant passéiste!

Et puis des rôles lourds, s'ils sont chantés comme l'alcool, c'est à dire avec modération, ne peux -t-on pas gérer une carrière ainsi? (pour appeler un chat un chat, J.B. ne veut pas chanter plus de 40 soirs par an avec ce type de rôle)

Et aussi j'écoutais hier soir Hotter en Wotan enregistré en 1938 c'est à dire à 29 ans... n'est ce pas un rôle lourd? (et il est déjà sublime!)
Celà ne l'a pas empêché de faire la carrière que l'on sait.

Kat a écrit:Maintenant l'orchestre, il a peu varié depuis 1951, donc la disparition des Varnay, Nilsson et autres Windgassen n'est pas forcément liée au passage du "mur du son", mais à un problème global de gestion de carrières et d'enseignement. On "prend moins le temps", ça c'est vrai.

Kat.

Oui et non. Oui dans la mesure où en effet l'orchestre a peu changé depuis 1951 (en dehors des cuivres si important chez Wagner dont les perces sont de plus en plus larges et donc ont un vibrato de plus en plus important contre lequel tout chanteur doit lutter). Non parce qu'il y a eu un véritable empâtement du tissu orchestral à cause de chefs soucieux avant tout de "faire sonner" leur orchestre. Bien évidemment, il y a eu tout de même de notoires exceptions qui ont privilégié la transparence et la poésie.

Hotter c'était vraiment un cas à part : dès ses débuts il chantait le Hollandais, Wotan (et Wanderer), mais aussi Jochanaan, Amonasro (si si)... mais aussi une sacrée dose de Lieder.
Kat.

"l'empâtement" sonore (bizarre, je crois savoir de qui tu causes ) existait dès les années 20.
Il remonte au début de l'interprétation wagnérienne avec en gros deux courrants : le courrant "dégraissé" et le courrant hyper post-romantique (pas très clair, mais je me comprends).
Kat.

Comme le disait Kat, Hotter est un cas à part. Il a toujours chanté en récital avec piano. Sinon, il est indéniable que la majorité des chanteurs wagnériens dits légendaire se sont avant tout formés dans une diversité stylistique étonnante. Nilsson a beaucoup chanté Mozart (après on aime ou on n'aime pas, là n'est pas la question...), Flagstad a même chanté de l'opérette étant jeune et n'est venue à Wagner que vers 40 ans, Varnay chantait énormément de Verdi... Aucun n'a consacré sa vie et sa carrière à Wagner et Strauss. Tous chantaient plus de 40 représentations par an et tous ont duré étonamment longtemps. CQFD.

LeChevalierDesGrieux a écrit:n'est venue à Wagner que vers 40 ans.

Comme JB donc.... CQFD

mais je crois que nous partons hors sujet

Flagstad c'était un peu différent. Elle a chanté des opérettes et des rôles lyriques tout simplement parce que sa voix était très légère. C'est d'ailleurs étonnant d'entendre ses premiers disques, on ne reconnait que le timbre. Elle est ensuite partie suivre des cours à la fin des années 20 (avant tout de souffle) avec un médecin réputé (et très décrié). Là, elle dit elle-même que la transformation fut incroyable : à chaque cours elle sentait les boutons de sa robe prêts à craquer dans le dos et la voix prenait de l'ampleur jusqu'à devenir celle que l'on entend dans les disques réalisés à partir de 1935.
Kat.

windgassen a écrit:

LeChevalierDesGrieux a écrit:n'est venue à Wagner que vers 40 ans.

Comme JB donc.... CQFD

mais je crois que nous partons hors sujet

Comparer Flagstad à Baird, c'est très hasardeux Wind...

windgassen a écrit:

LeChevalierDesGrieux a écrit:n'est venue à Wagner que vers 40 ans.

Comme JB donc.... CQFD

mais je crois que nous partons hors sujet

Oui si l'on regarde une carrière par le petit bout de la lorgnette et de façon spécieuse. Nanémoins, je ne crois pas m'avancer en disant que la versatilité des emplois est le fort de ton idole contrairement à Nilsson, Varnay et autres qui ont toujours continué à chanter autre chose que des rôles lourds même au sommet de leur gloire wagnérienne. Wagner n'était pas pour elles un but en soi.

STOP ! On parle de Bayreuth : Baird n'y a encore pas chanté. c'est spécieux, mais préserrvons la paix dans les foyers .
Kat.

Kat a écrit:
-si on refuse une fois Bayreuth on n'y revient pas. Ce n'est marqué nulle part, mais c'est une réalité, et ce depuis la réouverture en 1951

Kat.

C'est vrai, Ben heppner dans son interview dans Opera Magazine déclare qu'il avait été invité il y une dizaine d'années pour chanter Lohengrin et qu'il avait décliné pour des raisons personnelles et qu'on ne l'a jamais rappelé depuis.