Discographie de Don Giovanni

LeChevalierDesGrieux a écrit:Moi si je parle de Gardiner, on va m'accuser de parti-pris. Je n'en dirai donc rien...

S'il te plaît, ne te fait pas prier. Pour une fois qu'on te demande de parler de Gardiner. (je crois avoir entendu quelques bribes de cette version et l'effet fut conforme à ce à quoi je m'attendais...)

Tu t'attendais à quoi ???

LeChevalierDesGrieux a écrit:Tu t'attendais à quoi ???

Sans doute pas au portrait dithyrambique que tu vas nous faire.

Relative sècheresse et engagement très modéré, surtout. Je n'en ai entendu que quelques secondes qui semblaient confirmer ce préjugé, il y a longtemps, je ne peux pas en parler. C'était juste pour t'aiguillonner et que tu nous en parles.

C'est vrai que c'est assez sec. Mais j'aime beaucoup cette version quand même. D'abord elle présente les deux versions (Prague et Vienne) et si l'on sait jouer du programmateur, cela permet de choisir laquelle des deux l'on souhaite entendre. Ce qui est déja rarissime !!!

Hé dites, que faut-il faire pour avoir plus de détails sur cette version ? On veut savoir ! C'est avec qui, d'abord ?

John Eliot Gardiner (1994)
Don Giovanni Rodney Gilfry
Donna Anna Luba Orgonasova
Don Ottavio Christoph Prégardien
Il Commendatore Andrea Silvestrelli
Donna Elvira Charlotte Margiono
Leporello Ildebrando D'Arcangelo
Masetto Julian Clarkson
Zerlina Eirian James
English Baroque Soloiste
The Monteverdi Choir
Sur le vif d'après mes sources.
Archiv

Gilfry en DG, D'Arcangelo en Leporello, Orgonasova en Anna, Margiono en Elvira, Prégardien en Ottavio, James en Zerlina.

LeChevalierDesGrieux a écrit:Gilfry en DG, D'Arcangelo en Leporello, Orgonasova en Anna, Margiono en Elvira, Prégardien en Ottavio, James en Zerlina.

Je suis en train de réaliser qu'il y a un bon paquet de Don Giovanni que j'ai négligemment....négligé.
J'ai revendu celui d'Harnoncourt, celui de Giulini m'a toujours été insupportable. Je ne connais pas Haitink ni Gardiner (très flatteur sur le papier)...
Que me reste-t-il dans ma bibliothèque ?
Maazel : direction nullissime, Ottavio complètement à l'Ouest et Moser qui reçoit toute ma sympathie. J'adore Raimondi (ça doit être le seul rôle où je l'aime) et Van Dam.
Bien sûr j'ai le Mitropoulos, que j'adore et j'ai aussi une rareté, celui de Barenboïm où tout est à jeter, selon moi, à part le Don Giovanni de Soyer.

Oh Bohm oui ! Il fait métaphysique et dramatique à souhait.
J'avais oublié avec DFD qui fait le vilain méchant très beau, Nilsson qui fait de très, très gros aigus dans Or Sai chi l'onore et Arroyo qui promène son superbe grave avec une belle hauteur de vue. Et puis Tagada Grist bien sûr .... Pas très mozartien tout ça mais assez original pour retenir l'attention.
Quelqu'un peut dire un mot du Karajan avec Baltsa (ben oui une mezzo !) en Elivira ?

Un mot sur le studio de Karajan : lourdingue.

LeChevalierDesGrieux a écrit:Un mot sur le studio de Karajan : lourdingue.

Moi j'adore la version de Karajan avec Ramey...et plus particulièrement le DVD ou Elvira est chanté par Varady...Ok, je sais bien, on est très loin d'une approche baroque. Je suis sûr que je ne vais pas faire l'unanimité mais j'aime bien ce que fait Ramey là dedans notamment. Même le Commandeur un peu gras de Burchuladze, j'aime bien, c'est dire mon mauvais goût.

Le peu que j'avais entendu du Karajan DG m'avait semblé lourdingue en effet, boursouflé (et Battle insupportable).

Entre nous, Filippo, on n'est pas du tout obligé de se vouer à une approche baroquisante de Don Giovanni. Vous connaissez Norrington, dans le genre ?… Entre l'empâtement du dernier Karajan et le style "pince-à-linge" de certains baroqueux, il y a Dieu merci tout un éventail de possibilités.

je reviens au Böhm de studio, avec Prague : la scène du soûper y est phénoménale (Talvela en Commandeur, c'est quelque chose !)

Bajazet a écrit:Le peu que j'avais entendu du Karajan DG m'avait semblé lourdingue en effet, boursouflé (et Battle insupportable).

Entre nous, Filippo, on n'est pas du tout obligé de se vouer à une approche baroquisante de Don Giovanni. Vous connaissez Norrington, dans le genre ?… Entre l'empâtement du dernier Karajan et le style "pince-à-linge" de certains baroqueux, il y a Dieu merci tout un éventail de possibilités.

je reviens au Böhm de studio, avec Prague : la scène du soûper y est phénoménale (Talvela en Commandeur, c'est quelque chose !)

Le Böhm, c'est avec DFD en DG (ah ah) ??? Je me suis toujours dit qu'il fallait que j'écoute cet enregistrement.

Oui, c'est la deuxième gravure de DFD (il en fait des tonnes). Mais franchement à part Talvela … Nilsson en Donna Anna, je ne peux pas (flanquée de Schreier en plus), idem pour la Zerline de Grist.

LeChevalierDesGrieux a écrit:Moi si je parle de Gardiner, on va m'accuser de parti-pris. Je n'en dirai donc rien...

Et bien moi qui ne suis pas du tout un fan de Gardiner, j'en dirai le plus grand bien. Orchestre splendide, élégant, vif, plateau animé. Et un duo Gilfry-Arcangelo épatant, élégant, bien chantant et investi, complété par un commandeur impressionnant. Prégardien et les femmes sont d'un niveau moins excellentissime mais tout à fait honorable, et le tout fait sans doute la version 'authentique' la plus satisfaisante qu'il m'ait été donné d'entendre, et le meilleur Mozart de Gardiner à mon sens. Par ailleurs le découpage fort intelligent des CD fait que l'on peut au choix se programmer la version de Vienne ou de Prague sans difficulté.

Filippo a écrit: Je ne connais pas Haitink

Autre belle version, qui vaut surtout pour l'orchestre et le sublimissime Don Giovanni de Thomas Allen, même si j'incline plus vers Mattei. Ewing déploie un tempérament qui, dans la vérité de l'incarnation pscyhologique du rôle, la place haut dans la discographie.

Y a aussi la version Davis, avec Wixell en Don Gio qui est très décrié mais il a pour lui une très belle voix et un grand sens du style. Bon, ça manque peut-etre un peu d'aura, ou de caractère, mais je le réécoute avec beaucoup de plaisir. Davis est très large, comme toujours dans Mozart, un peu ronflant. Chez les hommes je sauve Burrows, mais ni Ganzarolli en Leporello, ni van Allan en Masetto. Chez les dames, il faut aimer Arroyo pour apprécier son Anna monumentale (bien plus "molle" que Price ) et il faut aimer Te Kanawa tout court. Je crois que même les plus fervents admirateurs de Freni, dont je ne fais pas partie, reconnaîtrons que sa Zerlina n'est pas possible. Je ne me souviens plus du commandeur de Luigi Roni...

Filippo a écrit:[Le Böhm, c'est avec DFD en DG (ah ah) ??? Je me suis toujours dit qu'il fallait que j'écoute cet enregistrement.

Et Böhm à Salzbourg avec Milnes et Tomowa-Sintow!
Personne n'en parle. Sa direction est très éqilibrée. Et la distribution tient très bien la route.
Milnes est excellent, même s'il a parfoit tendance à détimbrer un peu. Tomowa-Sintow est 10.000 fois supérieure à son intégrale avec Karajan, aussi bien dramatiquement que vocalement, en un mot sublime!
Zylis-Gara est, à mon sens, l'une des 5 meilleurs Elvire de la discographie. Et pour ceux qui trouve qu'Edith Mathis est une chanteuse très sage, il faut écouter sa Zerline, proche de l'idéal avec un timbre corsé, une ligne vocale parfaite et un investissement effectivement assez inhabituel chez elle. Enfin, j'aime également Berry en Leporello, même s'il lui manque la couleur italienne. Et contrairement à beaucoup, j'avoue aimer le timbre si particulier de Schreier (certain diront que c'est nasal...), mais bon, c'est une affaire de goût.

Personne n'en parle, de cette version, tout simplement parce que sa diffusion en CD a été très limitée jusqu'ici. Je suis de plus en plus curieux d'entendre ça.

En tout cas, merci aux deux derniers intervenants d'attirer l'attention sur ces versions, très répandues au début des années 80, et un peu oubliées depuis.

philB a écrit:

Filippo a écrit:[Le Böhm, c'est avec DFD en DG (ah ah) ??? Je me suis toujours dit qu'il fallait que j'écoute cet enregistrement.

Et Böhm à Salzbourg avec Milnes et Tomowa-Sintow!
Personne n'en parle. Sa direction est très éqilibrée. Et la distribution tient très bien la route.
Milnes est excellent, même s'il a parfoit tendance à détimbrer un peu. Tomowa-Sintow est 10.000 fois supérieure à son intégrale avec Karajan, aussi bien dramatiquement que vocalement, en un mot sublime!
Zylis-Gara est, à mon sens, l'une des 5 meilleurs Elvire de la discographie. Et pour ceux qui trouve qu'Edith Mathis est une chanteuse très sage, il faut écouter sa Zerline, proche de l'idéal avec un timbre corsé, une ligne vocale parfaite et un investissement effectivement assez inhabituel chez elle. Enfin, j'aime également Berry en Leporello, même s'il lui manque la couleur italienne. Et contrairement à beaucoup, j'avoue aimer le timbre si particulier de Schreier (certain diront que c'est nasal...), mais bon, c'est une affaire de goût.

Milnes, le mystère Milnes...J'ai déjà bien du mal dans Verdi, sans n'avoir jamais compris pourquoi, alors dans Mozart, je serais curieux du résultat...

Bajazet a écrit:Personne n'en parle, de cette version, tout simplement parce que sa diffusion en CD a été très limitée jusqu'ici. Je suis de plus en plus curieux d'entendre ça.

Tu peux ! Le timbre de Wixell est affreux, mais comme souligné, c'est un très grand styliste, un plaisir, une des plus belles sérénades.
Quant à la dernière version Böhm, elle est dirigée avec le même rayonnement que son ultime Fidelio enregistré, alors je te laisse imaginer le résultat...

Bajazet a écrit:Personne n'en parle, de cette version, tout simplement parce que sa diffusion en CD a été très limitée jusqu'ici. Je suis de plus en plus curieux d'entendre ça.

Je suis bien content, moi aussi, qu'on en parle car c'est une version extrêmement intéressante et injustement oubliée.... Tiens, je vais la réécouter!

V.

Tom j'ai repéré noyée au milieu de la masse la référence à la molesse d'Arroyo .... bon pour cette fois je te pardonne parce qu'en effet Price est moins flasque que d'habitude dans ce que tu m'as fait entendre de sa Donna Anna ... et surtout je ne connais pas la version Davis. En effet je ne peux pas affronter Te Kanawa et en plus Freni et en plus Ganzo truc .... Tu me feras écouter des extraits sur msn un de ses quatre.
Sinon Bajazet pas le droit de critiquer la Donna Anna de Nilsson qui est morte la malheureuse. Or on ne calomnie pas quelqu'un qui n'est peut être pas encore enterré. Sait-on jamais ....

en fait si tu peux : elle a été inhumée je viens de relire ce post.

Bajazet a écrit:En tout cas, merci aux deux derniers intervenants d'attirer l'attention sur ces versions, très répandues au début des années 80, et un peu oubliées depuis.

A propos de version très répandues dans les années 80. Il y avait également Kubelik à écouter pour Varady, superbe Anna. Par contre, pour les autres c'est plutôt à oublier.
Même Panerai, n'est plus que l'ombre de lui-même. Il faut par contre absolument l'écouter dans le live de Salzbourg dirigé par Rosbaud avec le superbe DG d'Antonio Campo et l'Elvire (mezzo ) de Consuelo Rubio, à la fin des année 50. Malheureusement cette version n'a été diffusée qu'en 1991 dans un gros coffret depuis introuvable.