Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Le cyprès signifie la mort et la vie éternelle dans la symbolique. Une métaphore du destin des deux héros ?
Brünnhilde-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Brünnhilde a écrit:Le cyprès signifie la mort et la vie éternelle dans la symbolique. Une métaphore du destin des deux héros ?
j'avais pense a autre chose! juste avant de mourir, juste apres d'etre né, on fait plein de bonnes choses avec les cypres......
c'est moi-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Détaille ! Cela pourrait intéresser Mumu !
Brünnhilde-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Brünnhilde a écrit:Détaille ! Cela pourrait intéresser Mumu !
elle est assexuée....
c'est moi-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Alors cela pourrait servir à d'autres...
Brünnhilde-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Brünnhilde a écrit:Alors cela pourrait servir à d'autres...
ben la toscane c'est plein de cypres!
c'est un lupanar la toscane!
c'est moi-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Euh, non le décorateur est français, élevé au Havre...muriel a écrit:Ben ça se passe en Cornouailles au XIIIè siècle ... on imagine une lumière froide, grise , la brume , l'attente interminable du bateau etc ...et on se retrouve dans un paysage méditerranéen qui sous-entend chaleur, lumière , sécheresse .
Pourquoi pas une plage avec des cocotiers ?
Parce que le décorateur est toscan et voulait le montrer
c'est pas vraiment la Toscane, niveau climat ou paysage
Il peut neiger en Toscane, il peut faire beau en Islande...
où mieux il peut faire soleil en Cornwall, oui c'est rare.
@muriel, je pense que tu ne dois pas etre une grande fan de Peter Sellars...
Les Nozze dans un lavomatic new yorkais...
Giulio Cesare in Egitto autour de la piscine (avec palmiers)
Pour rire, franchement, cette mise en scène de 1990, c'était quelquechose !
http://ionarts.blogspot.com/2007/04/opera-on-dvd-sellars-giulio-cesare.html
airneck- Nombre de messages : 158
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Pour les cyprès...Arnold Böcklin est un spécialiste
Plus ici
http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Böcklin
Plus ici
http://en.wikipedia.org/wiki/Arnold_Böcklin
airneck- Nombre de messages : 158
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Böcklin qui avais déjà servi pour le Rocher des Walkyries dans le Ring. Peur être ils ont encore utilisé le tableau de l'Île des morts pour ce décor. Je crois que le cyprès est là aussi pour donner ce côté méditerranéen de la musique qui est -il faut le dire- très "acuatique". Lluis Pasqual à Madrid propose un décor de Frigerio où la méditérrannée est omniprésente. Ou ces arbres sont peut être là simplement pour rappeller le côté "romantique" de l'oeuvre, avec la nature, et patati et patata...
Corebande- Nombre de messages : 25
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
airneck a écrit:Euh, non le décorateur est français, élevé au Havre...muriel a écrit:Ben ça se passe en Cornouailles au XIIIè siècle ... on imagine une lumière froide, grise , la brume , l'attente interminable du bateau etc ...et on se retrouve dans un paysage méditerranéen qui sous-entend chaleur, lumière , sécheresse .
Pourquoi pas une plage avec des cocotiers ?
Parce que le décorateur est toscan et voulait le montrer
c'est pas vraiment la Toscane, niveau climat ou paysage
Il peut neiger en Toscane, il peut faire beau en Islande...
où mieux il peut faire soleil en Cornwall, oui c'est rare.
@muriel, je pense que tu ne dois pas etre une grande fan de Peter Sellars...
Les Nozze dans un lavomatic new yorkais...
Giulio Cesare in Egitto autour de la piscine (avec palmiers)
Pour rire, franchement, cette mise en scène de 1990, c'était quelquechose !
http://ionarts.blogspot.com/2007/04/opera-on-dvd-sellars-giulio-cesare.html
Il n'a pas peur du ridicule le gars en maillot bleu...
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
ah mince, élevé au grain alors ?airneck a écrit:
Euh, non le décorateur est français, élevé au Havre...
Si j'aime bien , surtout les Noces c'est tellement ennuyeux, il faut meublermuriel, je pense que tu ne dois pas etre une grande fan de Peter Sellars...
Les Nozze dans un lavomatic new yorkais...
La Flûte ou Don Gio, je les ai vus 10 fois alors j'accepte les transpositions totales et même les délires (La Fura).
mais Wagner, c'est difficile, c'est un univers très particulier, il faut se laisser transporter dans un monde de légende sinon on décroche très vite ... alors Walkyrie dans une HLM ou Tristan dans un supermarché ça ne me fait pas rêver
Chéreau a choisi une version très mystique : la descente de croix , le mont des oliviers (avec cyprès), la blessure d'Isolde etc ... c'est peut-être sa propre rédemption
muriel- Nombre de messages : 563
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Très belle représentation le 2 janvier.
Contrairement à ce qui avait été dit pour la retransmission télé, l'orchestre était très présent, davantage que les voix. L'acoustique au parterre (au milieu légèrement vers la droite) est assez étrange. Les voix sont en retrait par rapport à l'orchestre sauf quand les chanteurs avancent vers l'avant-scène, surtout vers la droite, où leur voix semble tripler soudainement de volume ! Je n'avais pas du tout ressenti ce phénomène l'année dernière depuis les galeries où le son semblait plus homogène.
Ian Storey était un peu limite vocalement, bien que très engagé. Il s'en est plutôt bien tiré aux deux premiers actes mais moins au 3e. Waltraud Meier a eu pas mal de problèmes avec ses aigus mais le reste est superbe et quel engagement, quelle présence ! Matti Salminen m'impressionne toujours autant. De Young et Grochowski pas mal, sans être inoubliables. Mais il faut souligner que tout le monde était vraiment très investi et rendait crédible chaque personnage, ce qui faisait pardonner les quelques faiblesses vocales, avec une très belle direction de Barenboim.
La mise en scène est pour moi une grande réussite, c'est une des meilleures que j'ai vues pour cette oeuvre. Non seulement une très bonne direction d'acteur, mais aussi une attention à chaque détail et à l'ensemble, le tout vraiment pensé avec la musique. Tous les personnages ont leur importance, même les marins. Et les décors et éclairages sont superbes. Je n'ai pas encore regardé l'enregistrement, mais j'imagine que ça doit être assez réducteur.
Bref, une très bonne soirée malgré quelques imperfections.
Applaudissements pour tous, surtout Salminen, Meier et Barenboim. Chéreau est venu saluer à la fin et a été également acclamé.
Contrairement à ce qui avait été dit pour la retransmission télé, l'orchestre était très présent, davantage que les voix. L'acoustique au parterre (au milieu légèrement vers la droite) est assez étrange. Les voix sont en retrait par rapport à l'orchestre sauf quand les chanteurs avancent vers l'avant-scène, surtout vers la droite, où leur voix semble tripler soudainement de volume ! Je n'avais pas du tout ressenti ce phénomène l'année dernière depuis les galeries où le son semblait plus homogène.
Ian Storey était un peu limite vocalement, bien que très engagé. Il s'en est plutôt bien tiré aux deux premiers actes mais moins au 3e. Waltraud Meier a eu pas mal de problèmes avec ses aigus mais le reste est superbe et quel engagement, quelle présence ! Matti Salminen m'impressionne toujours autant. De Young et Grochowski pas mal, sans être inoubliables. Mais il faut souligner que tout le monde était vraiment très investi et rendait crédible chaque personnage, ce qui faisait pardonner les quelques faiblesses vocales, avec une très belle direction de Barenboim.
La mise en scène est pour moi une grande réussite, c'est une des meilleures que j'ai vues pour cette oeuvre. Non seulement une très bonne direction d'acteur, mais aussi une attention à chaque détail et à l'ensemble, le tout vraiment pensé avec la musique. Tous les personnages ont leur importance, même les marins. Et les décors et éclairages sont superbes. Je n'ai pas encore regardé l'enregistrement, mais j'imagine que ça doit être assez réducteur.
Bref, une très bonne soirée malgré quelques imperfections.
Applaudissements pour tous, surtout Salminen, Meier et Barenboim. Chéreau est venu saluer à la fin et a été également acclamé.
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Ian Storey était malade depuis le 27 décembre ("Influenza" ou grippe en français !)Sieglinde a écrit:Très belle représentation le 2 janvier.
Ian Storey était un peu limite vocalement
et a eu des difficultés qu'il a surmontées brillamment à mon avis!
Tous étaient très fatigués et Grochowski a eu un peu de mal aussi sur la fin du III
et Waltraud Meier a peiné un peu sur le Liebestod mais c'est une comédienne sensationnelle !!!
Oui, c'était une bonne dernière, l'orchestre un peu fort parfois, mais un superbe deuxième acte.
ps : pour ce qui est de la captation télé, aïe aïe
tu comprendras vite que la réalisatrice de la Rai n'a pas tout saisi du spectacle!
Ah les fondus au noir pendant le 3°acte !
airneck- Nombre de messages : 158
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Mêmes impressions que Sieglinde. L'acoustique très sèche de la Scala est tout de même très particulière.
Pour moi, W. Meier est bien l'une des plus grandes Isolde des 50 à 60 dernières années avec grosso-modo les mêmes "problèmes" qu'une Martha Mödl autrefois. Le personnage est complet, l'incarnation particulièrement fouillée, chaque mot, chaque intonnation pesée, avec ce sens quasi surnaturel de la diction. S'agissant d'une ancienne mezzo passée soprano, avec le temps, l'extrême aigu qui a toujours été délicat, tend à disparaître. Je n'en voudrais jamais à une chanteuse de rater les deux malheureux contre ut de l'acte II, mais il faut être honnête et signaler que Meier était très fatiguée à la fin de cette série de réprésentations. La tierce aigue était très compromise, et le "Lust" final de la Liebestod n'était pas posé sur la note attendue... Ceci dit, on reste fasciné par la chanteuse et l'actrice et ces quelques regrets ne remettent pas en cause une représentation extraordinaire.
Extraordinaire en raison de trois éléments : la mise en scène de Chéreau dans les décors très dépouillés de Peduzzi, la direction de Barenboim qui confirme depuis les années 1990 ses affinités avec cette oeuvre, et la présence de Waltraud Meier.
La mise en scène présente les points forts habituels des spectacles de Chéreau : direction d'acteurs très fouillée, pensée jusqu'au moindre détail, interactions entre tous les protagonistes qu'ils soient chanteurs ou simples figurants, implication totale de tous les interprètes. Le décor très sobre de Peduzzi était basé sur un immense mur de briques gris, percé d'une grande ouverture en son centre, par laquelle arrive la barge métallique dans laquelle se morfond Isolde. Le deuxième acte reprend cet élément mural, mais joue sur plusieurs plans, avec ces énomes rochers sur lequels se dressent les grands cyprès. Au centre, un grand pilier quadrangulaire dont un ressaut reçoit la "torche" : un récipient de verre blanc, dans lequel brûle une flamme, que brisera Isolde avant l'arrivée de Tristan. L'acte III est toute désolation : jetée de pierre sur laquelle Tristan tente en vain de grimper pour appercevoir le bateau d'Isolde, mur de briques ouvrant sur le néant. Les éclairages sont superbes colorant subtilement les parois grises qui forment la base de la scénographie.
Chéreau part du principe que Tristan et Isolde cherchent la mort, et ce dès de le début de l'opéra. Tristan sait ainsi pertinemment qu'il va mourir en buvant le philtre, tout comme Isolde. Survivant, malgré ses voeux, il ne recherche ensuite que l'anéantissement, l'occasion venant avec le suicide : Tristan se jette sur Melot qui recule jusqu'à l'avant scène, semblant pris entre sa volonté de nuire, jusqu'à la mort, à Tristan et hésiter à s'enfuir devant cet homme qui est au-delà du déshonneur. Isolde, prostrée sur le corps de Tristan, se relève le visage illuminé d'un sourire et meurt d'une blessure inconnue, du sang s'écoulant d'une plaie à la racine des cheveux.
J'ai particulièrement aimé ce spectacle et n'espère qu'une chose : le revoir, tant il était riche et passionnant.
La qualité de la msie en scène, l'implication des interprêtes a masqué (comme auparavant lors du fameux Ring de Bayreuth) les faiblesses, les insuffisances des uns et des autres. Ian Storey n'est pas un Tristan : la voix engorgée résiste bien au premier et au second acte, mais se dérobe au troisième. Son investissement ne peut malheureusement rien compenser.
La Brangäne de M. de Young était correcte, bien chantante, version matrone, mais c'est ce que désirait Chéreau qui voit en Brangäne une nourrice, une figure maternelle, et non la "petite soeur" d'Isolde. Une option qui peut être discutée.
Corrects Kurwenal de Grochowski et Melot (j'ai la flème d'aller rechercher le programme). Matti Salminen toujours aussi impressionnant, dessine un roi Marke complètement dépassé par les évènements, demandant des comptes à contre coeur à Tristan et rabaissant sans cesse le traître Melot qui ne comprend visiblement rien à ce qui se passe.
Je n'avais pas voulu voir la retransmission télévisée, ni écouter la radio, en me disant que si c'était raté je ne tenais pas à le savoir à l'avance, et que si c'était réussi, j'aurais la bonne surprise sur place. Je vais regarder ça dans les jours qui viennent, mais ayant lu les posts des uns et des autres à la suite de la première du 7 décembre je ne m'attends pas forcément à retrouver les mêmes impressions. Tout simplement parce que filmer implique de choisir des cadrages, des gros plans, des angles qui réduisent la portée d'un spectacle dont on reçoit la vision d'ensemble en salle ; parce qu'il faut toujours modifier les éclairages pour arriver à que cela "passe" ; parce que filmer une toute première avant que le spectacle ne soit rodé est peut-être un peu périlleux.
Kat.
Pour moi, W. Meier est bien l'une des plus grandes Isolde des 50 à 60 dernières années avec grosso-modo les mêmes "problèmes" qu'une Martha Mödl autrefois. Le personnage est complet, l'incarnation particulièrement fouillée, chaque mot, chaque intonnation pesée, avec ce sens quasi surnaturel de la diction. S'agissant d'une ancienne mezzo passée soprano, avec le temps, l'extrême aigu qui a toujours été délicat, tend à disparaître. Je n'en voudrais jamais à une chanteuse de rater les deux malheureux contre ut de l'acte II, mais il faut être honnête et signaler que Meier était très fatiguée à la fin de cette série de réprésentations. La tierce aigue était très compromise, et le "Lust" final de la Liebestod n'était pas posé sur la note attendue... Ceci dit, on reste fasciné par la chanteuse et l'actrice et ces quelques regrets ne remettent pas en cause une représentation extraordinaire.
Extraordinaire en raison de trois éléments : la mise en scène de Chéreau dans les décors très dépouillés de Peduzzi, la direction de Barenboim qui confirme depuis les années 1990 ses affinités avec cette oeuvre, et la présence de Waltraud Meier.
La mise en scène présente les points forts habituels des spectacles de Chéreau : direction d'acteurs très fouillée, pensée jusqu'au moindre détail, interactions entre tous les protagonistes qu'ils soient chanteurs ou simples figurants, implication totale de tous les interprètes. Le décor très sobre de Peduzzi était basé sur un immense mur de briques gris, percé d'une grande ouverture en son centre, par laquelle arrive la barge métallique dans laquelle se morfond Isolde. Le deuxième acte reprend cet élément mural, mais joue sur plusieurs plans, avec ces énomes rochers sur lequels se dressent les grands cyprès. Au centre, un grand pilier quadrangulaire dont un ressaut reçoit la "torche" : un récipient de verre blanc, dans lequel brûle une flamme, que brisera Isolde avant l'arrivée de Tristan. L'acte III est toute désolation : jetée de pierre sur laquelle Tristan tente en vain de grimper pour appercevoir le bateau d'Isolde, mur de briques ouvrant sur le néant. Les éclairages sont superbes colorant subtilement les parois grises qui forment la base de la scénographie.
Chéreau part du principe que Tristan et Isolde cherchent la mort, et ce dès de le début de l'opéra. Tristan sait ainsi pertinemment qu'il va mourir en buvant le philtre, tout comme Isolde. Survivant, malgré ses voeux, il ne recherche ensuite que l'anéantissement, l'occasion venant avec le suicide : Tristan se jette sur Melot qui recule jusqu'à l'avant scène, semblant pris entre sa volonté de nuire, jusqu'à la mort, à Tristan et hésiter à s'enfuir devant cet homme qui est au-delà du déshonneur. Isolde, prostrée sur le corps de Tristan, se relève le visage illuminé d'un sourire et meurt d'une blessure inconnue, du sang s'écoulant d'une plaie à la racine des cheveux.
J'ai particulièrement aimé ce spectacle et n'espère qu'une chose : le revoir, tant il était riche et passionnant.
La qualité de la msie en scène, l'implication des interprêtes a masqué (comme auparavant lors du fameux Ring de Bayreuth) les faiblesses, les insuffisances des uns et des autres. Ian Storey n'est pas un Tristan : la voix engorgée résiste bien au premier et au second acte, mais se dérobe au troisième. Son investissement ne peut malheureusement rien compenser.
La Brangäne de M. de Young était correcte, bien chantante, version matrone, mais c'est ce que désirait Chéreau qui voit en Brangäne une nourrice, une figure maternelle, et non la "petite soeur" d'Isolde. Une option qui peut être discutée.
Corrects Kurwenal de Grochowski et Melot (j'ai la flème d'aller rechercher le programme). Matti Salminen toujours aussi impressionnant, dessine un roi Marke complètement dépassé par les évènements, demandant des comptes à contre coeur à Tristan et rabaissant sans cesse le traître Melot qui ne comprend visiblement rien à ce qui se passe.
Je n'avais pas voulu voir la retransmission télévisée, ni écouter la radio, en me disant que si c'était raté je ne tenais pas à le savoir à l'avance, et que si c'était réussi, j'aurais la bonne surprise sur place. Je vais regarder ça dans les jours qui viennent, mais ayant lu les posts des uns et des autres à la suite de la première du 7 décembre je ne m'attends pas forcément à retrouver les mêmes impressions. Tout simplement parce que filmer implique de choisir des cadrages, des gros plans, des angles qui réduisent la portée d'un spectacle dont on reçoit la vision d'ensemble en salle ; parce qu'il faut toujours modifier les éclairages pour arriver à que cela "passe" ; parce que filmer une toute première avant que le spectacle ne soit rodé est peut-être un peu périlleux.
Kat.
Kat- Nombre de messages : 518
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Vos compte rendus fort intéressants nous montrent une fois de plus que l'opéra n'est pas un art qui se met en boîte.
C'est réellement un art vivant qui se ressent sur le vif!
Ne regardez pas l'enregistrement filmé! Restez sur ce souvenir; c'est que je vous souhaite de tout coeur!
C'est réellement un art vivant qui se ressent sur le vif!
Ne regardez pas l'enregistrement filmé! Restez sur ce souvenir; c'est que je vous souhaite de tout coeur!
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
merci Kat pour ce compte rendu, je retrouve avec plaisir bcp de mes propres impressions en particulier sur la mes de Chéreau. Sans avoir eu le plaisir de l'applaudir hélas, il n'est pas venu le 28
philuper- Nombre de messages : 46
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
tiens comme cela tu peux voir Chéreau entre Barenboim et Waltraud Meier aux saluts avec le reste de l'équipe artistique et les chanteurs le soir de la premièrephiluper a écrit:merci Kat pour ce compte rendu, je retrouve avec plaisir bcp de mes propres impressions en particulier sur la mes de Chéreau. Sans avoir eu le plaisir de l'applaudir hélas, il n'est pas venu le 28
photo marco brescia@teatroallascala
ps : Melot s'appelle Will Hartman
airneck- Nombre de messages : 158
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
une belle idée dans la mes : lorsque le bateau acoste et que les marins acclament le roi Marke, isolde est revetue d'un manteau pourpre qui lui est jeté dessus par un groupe de figurants comme des chasseurs jetant un filet sur une bete de sauvage ! l'idée est belle, et en plus lamise en place de cette petite action trés réussie!
philuper- Nombre de messages : 46
Date d'inscription : 24/05/2007
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
une petite photo pour illustrer ton propos !philuper a écrit:une belle idée dans la mes : lorsque le bateau acoste et que les marins acclament le roi Marke, isolde est revetue d'un manteau pourpre qui lui est jeté dessus par un groupe de figurants comme des chasseurs jetant un filet sur une bete de sauvage ! l'idée est belle, et en plus lamise en place de cette petite action trés réussie!
Tristan et Isolde sont enlacés, au sol et les marins devront les séparer avant l'entrée de Marke
par la passerelle... Il prendra alors par le bras Isolde et l'entrainera vers la passerelle
mais le noir sec arrive sur la fin de la musique - Fin de l'acte I
airneck- Nombre de messages : 158
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
il suffit de demander !...
comment as tu ces images ?
comment as tu ces images ?
philuper- Nombre de messages : 46
Date d'inscription : 24/05/2007
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Après avoir vu le légendaire Ring de Chereau en 1976 et 1978,l’attente impatiente, de découvrir plus de trente deux ans plus tard cette vision de Tristan,devenait aussi une épreuve périlleuse.Et bien franchement,la fascination l’a emporté sur mes craintes.Dès le lever de rideau sur le premier acte,le décor de Peduzzi s’impose,déstabilisant,avec ce mur antique éventré par une figure de cargo irréel, qui semble sortir de nulle part.A partir de là,tout le mythe va pouvoir se jouer devant nous.Et Chereau va y s’employer par une direction d’acteurs prodigieuse.Où a-t-on pu voir,sur des scènes d’opéras,une telle finesse psychologique,au détour de chaque dialogue,dans les gestes,les regards des acteurs-chanteurs ?
Je viens de visionner le II que j’avais enregistré,en m’abstenant de le regarder alors,c’est franchement un désastre…Tout le découpage-merci les fondus-enchainés sur la torche-réduit tout le travail de Chereau de moitié au moins.Tout le duo,extraordinnaire sur la scène,découpée de cette façon,devient presque banal.On perd tous les mouvements de Brangäne sur le plateau,qui offrait un contrepoint magnifique jusqu’à sa mise en garde,ce chant magique qui déroule toutes les tonalités jusqu’à l’infini.Toute la fin du II passe ainsi à la trappe.La confusion magistralement organisée sur la scène,et l’extrême tension qui en découle,ne pouvait se voir que d’une vision frontale.Chereau a génialement retardé(musicalement) l’affrontement de Tristan avec Mélot-son suicide,puisque c’est lui qui va au devant-tandis que les mouvements des gardes retiennent Kurwenal,et qu’Isolde s’effondre retenu par Marke,tout cela se faisait en un éclair,ponctué par les derniers accords.Absolument fulgurant !
En définitive,ce qui m’a toujours fasciné chez Chereau dans ses spectacles lyriques,c’est qu’au-delà des conceptions qu’il peut se faire d’une œuvre,c’est le soin extrême qu’il prend pour mettre en avant la musique.Le troisième acte en est un exemple complètement réussi.On pourrait s’étonner de voir sur la scène un grand nombre de personnages,qui ne figurent pas dans le texte.Et pourtant…Chereau a imaginé cela.Ce qui est formidable,c’est de voir quel rôle il leurs assigne.Au delà d’une dramaturgie qui semble finalement vraisemblable,ils me semblent avoir un rôle qui dépasse une signification quelconque.Tous les mouvements qu’ils vont déployer,tout le long de l’agonie de Tristan,souvent très lents,immobiles longtemps,où s’accélérant brusquement,anticipent et démultiplient l’exacerbation de la musique.J’ai trouvé extraodinnaire,je sais pas combien de temps cela dure,de voir comment un des hommes contient,immobile et rigide comme une statue,Tristan sur son lit de douleurs.Pendant tout ce temps,la musique ne peut que devenir insoutenable.
Chereau a le sens du détail,mais s’il le met en valeur,c’est pour mieux exprimer le « purement humain,libéré de toutes contingences »et en cela les décors sublimes de Peduzzi sont révélateurs.J’ai trouvé cette Liebestod incroyable,et sûrement pas un effet facile ou vulgaire.Voir Waltraud Meier s’éponger le visage,ensanglanté,s’avançant vers l’éternité avec les dernières convulsions des mourrant, c’était vraiment un grand moment d’art théâtral et lyrique.
Musicalement,tout a été déjà dit.Suprématie absolue de Daniel Barenboim.J’ai juste noté un faux départ dans l’acte III.Probablement un décalage à rattraper avec I.Storey.Salminen m’a paru meilleur que dans la diffusion télévisée.Et Waltraud Meier,si elle n’a plus tous les moyens d’avant,elle reste une chanteuse et une actrice exceptionnelle.J’ai aussi remarqué cette acoustique curieuse,au deuxième balcon un peu sur le côté,les voix passaient difficilement les déferlantes orchestrales,sauf si les chanteurs étaient en tout devant de scène.Une soirée,une représentation magnifique,et plus que marquante.D’ailleurs elle avait plutôt bien commençé :voulant acheter le magnifique programme(avec des textes de Chereau et Peduzzi),un véritable livre relié de plus de 300 pages,j’en demande deux.Je paye 40€,on me donne les deux programmes,et en plus on rend 40€ ! J’ai vite filé !!!
Je viens de visionner le II que j’avais enregistré,en m’abstenant de le regarder alors,c’est franchement un désastre…Tout le découpage-merci les fondus-enchainés sur la torche-réduit tout le travail de Chereau de moitié au moins.Tout le duo,extraordinnaire sur la scène,découpée de cette façon,devient presque banal.On perd tous les mouvements de Brangäne sur le plateau,qui offrait un contrepoint magnifique jusqu’à sa mise en garde,ce chant magique qui déroule toutes les tonalités jusqu’à l’infini.Toute la fin du II passe ainsi à la trappe.La confusion magistralement organisée sur la scène,et l’extrême tension qui en découle,ne pouvait se voir que d’une vision frontale.Chereau a génialement retardé(musicalement) l’affrontement de Tristan avec Mélot-son suicide,puisque c’est lui qui va au devant-tandis que les mouvements des gardes retiennent Kurwenal,et qu’Isolde s’effondre retenu par Marke,tout cela se faisait en un éclair,ponctué par les derniers accords.Absolument fulgurant !
En définitive,ce qui m’a toujours fasciné chez Chereau dans ses spectacles lyriques,c’est qu’au-delà des conceptions qu’il peut se faire d’une œuvre,c’est le soin extrême qu’il prend pour mettre en avant la musique.Le troisième acte en est un exemple complètement réussi.On pourrait s’étonner de voir sur la scène un grand nombre de personnages,qui ne figurent pas dans le texte.Et pourtant…Chereau a imaginé cela.Ce qui est formidable,c’est de voir quel rôle il leurs assigne.Au delà d’une dramaturgie qui semble finalement vraisemblable,ils me semblent avoir un rôle qui dépasse une signification quelconque.Tous les mouvements qu’ils vont déployer,tout le long de l’agonie de Tristan,souvent très lents,immobiles longtemps,où s’accélérant brusquement,anticipent et démultiplient l’exacerbation de la musique.J’ai trouvé extraodinnaire,je sais pas combien de temps cela dure,de voir comment un des hommes contient,immobile et rigide comme une statue,Tristan sur son lit de douleurs.Pendant tout ce temps,la musique ne peut que devenir insoutenable.
Chereau a le sens du détail,mais s’il le met en valeur,c’est pour mieux exprimer le « purement humain,libéré de toutes contingences »et en cela les décors sublimes de Peduzzi sont révélateurs.J’ai trouvé cette Liebestod incroyable,et sûrement pas un effet facile ou vulgaire.Voir Waltraud Meier s’éponger le visage,ensanglanté,s’avançant vers l’éternité avec les dernières convulsions des mourrant, c’était vraiment un grand moment d’art théâtral et lyrique.
Musicalement,tout a été déjà dit.Suprématie absolue de Daniel Barenboim.J’ai juste noté un faux départ dans l’acte III.Probablement un décalage à rattraper avec I.Storey.Salminen m’a paru meilleur que dans la diffusion télévisée.Et Waltraud Meier,si elle n’a plus tous les moyens d’avant,elle reste une chanteuse et une actrice exceptionnelle.J’ai aussi remarqué cette acoustique curieuse,au deuxième balcon un peu sur le côté,les voix passaient difficilement les déferlantes orchestrales,sauf si les chanteurs étaient en tout devant de scène.Une soirée,une représentation magnifique,et plus que marquante.D’ailleurs elle avait plutôt bien commençé :voulant acheter le magnifique programme(avec des textes de Chereau et Peduzzi),un véritable livre relié de plus de 300 pages,j’en demande deux.Je paye 40€,on me donne les deux programmes,et en plus on rend 40€ ! J’ai vite filé !!!
MELLIUG-
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Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
le mouvement de Tristan en direction de la lance en le retardant est en effet superbe, riche d'affects : sentiment de désespoir, sorte de défi bravache... cela suspend le temps et renforce la violence de la chute (des corps) finale.
De même, une fois le filtre bu, cette façon de retarder l'union des deux acteurs, tout en étant contraire à l'habitude où T et I se ruent l'un sur l'autre, semble s'enraciner dans l'évolution du flux musical.
De même, une fois le filtre bu, cette façon de retarder l'union des deux acteurs, tout en étant contraire à l'habitude où T et I se ruent l'un sur l'autre, semble s'enraciner dans l'évolution du flux musical.
philuper- Nombre de messages : 46
Date d'inscription : 24/05/2007
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Pour MELLIUG, le suicide de Tristan...MELLIUG a écrit:l’affrontement de Tristan avec Mélot-son suicide,puisque c’est lui qui va au devant-tandis que les mouvements des gardes retiennent Kurwenal,et qu’Isolde s’effondre retenu par Marke,tout cela se faisait en un éclair,ponctué par les derniers accords.Absolument fulgurant !
avec les vraies couleurs, pas celles dégueulasses de la Rai.
airneck- Nombre de messages : 158
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Date d'inscription : 22/12/2007
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Oui merci c'est bien meilleur!
MELLIUG-
Nombre de messages : 143
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Tristan und Isolde - Teatro alla Scala
Tiens pour philuper... l'attente de la mort après le philtre fin acte Iphiluper a écrit:le mouvement de Tristan en direction de la lance en le retardant est en effet superbe, riche d'affects : sentiment de désespoir, sorte de défi bravache... cela suspend le temps et renforce la violence de la chute (des corps) finale.
De même, une fois le filtre bu, cette façon de retarder l'union des deux acteurs, tout en étant contraire à l'habitude où T et I se ruent l'un sur l'autre, semble s'enraciner dans l'évolution du flux musical.
Si vous avez bien observé le petit manège de Brangäne, vous aurez vu qu'elle ne leur donne que de ... l'eau !
airneck- Nombre de messages : 158
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Date d'inscription : 22/12/2007
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