Discographie de Pelléas

Je découvre enchanté ce week-end le Pelléas de Haitink. J'ai enfin l'impression d'avoir trouvé mon ticket d'entrée pour apprécier l'oeuvre, ce que ni Désormière ni Karajan, dans deux optiques très différentes, ne m'avaient permis jusqu'ici.

Et vous, quelle est votre version-clé ou chérie de cet opéra?

Abbado for ever !!! Tous les autres seront soit mal captés soit très imprécis rythmiquement (Karajan par exemple, version très surestimée). Le live de Haitink au TCE n'atteint pas la réussite de ses concerts avec Boston, Hunt et Keenlyside.

Je croyais que Ewing et Ludwig défiguraient sensiblement la version Abbado?

Je ne connais que Karajan et Abbado, et je préfère nettement Karajan. Van Dam y est anthologique et Von Stade est une Mélisande idéale.

Ewing ne défigure rien du tout !
Elle est très personnelle, décalée d'accord mais mystérieuse ! Et si la diction n'est pas parfaite celle de grandes titulaires (comme Von Stade merveilleuse, d'ailleurs, de couleurs) ne l'est pas plus finalement !
Par rapport à Ludwig j'ai toujours Taillon dans l'oreille, qui respire et phrase magnifiquement avec un français absolu alors, évidemment, et en dépit de mon amour pour la grande Christa, ce n'est pas une référence en Geneviève !

Ludwig est un peu trop âgée, c'est certain mais le rôle est franchement trop épisodique pour défigurer une version.

Quant à Ewing, elle se traîne une mauvaise réputation mais c'est plus qu'honnête. La diction est parfois aussi floue que Von Stade (les admirateurs de Flicka parleront sans doute de brumes debussystes - moi j'appelle cela un français particulièrement défectueux).

On peut aimer la version Karajan, tout les goûts sont dans la nature. Néanmoins pour être honnête, il faudrait aussi reconnaître que le chef est parfois fort imprécis et que les chanteurs sont régulièrement fâchés avec l'exactitude (et même parfois la justesse...). Quant à Stilwell, il suffit à discréditer cette version (tout comme Holzmair chez Haitink). Je passerai sur Raimondi qui se trompe d'œuvre.

Je trouve que Holzmair a quelque chose de viril qui me plait dans le rôle. Et j'adore le timbre si riche. Par contre les aigus du IV, ce n'est pas ça...

LeChevalierDesGrieux a écrit:
On peut aimer la version Karajan, tout les goûts sont dans la nature. Néanmoins pour être honnête, il faudrait aussi reconnaître que le chef est parfois fort imprécis et que les chanteurs sont régulièrement fâchés avec l'exactitude (et même parfois la justesse...). Quant à Stilwell, il suffit à discréditer cette version (tout comme Holzmair chez Haitink). Je passerai sur Raimondi qui se trompe d'œuvre.

Je le reconnais bien volontiers! Je n'ai pas dit que c'était une version parfaite, ni même de référence. J'ai simplement une certaine affection pour cet enregistrement, malgré les faiblesses que tu évoques, à commencer effectivement par le Pelléas de Stilwell.

Karajan et Desormières, à égalité.

Toute version où Van Dam chante Golaud. J'ai une préférence pour celle d'Abbado, avec une direction, qui rend compte de la violence des échanges en climat tempéré qui ont lieu dans Pelléas et Mélisande.
Grosse déception pour moi que celui d'Haitink par ailleurs, à part Von Otter, Mélisande proche de l'idéal.