Pirame et Thisbé /A. N. O. / Cuiller/Clément - mai-juin 2007

Mehdi Mahdavi évoque cette recréation pour Altamusica.

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=3425&DossierRef=3062

Les opéras de Nantes-Angers ont joué la carte de l’originalité en présentant en juin la résurrection d’un opéra de Rebel et Francoeur : Pirame et Thisbé. Vu la qualité de la partition, de sa re-création dans les Pays de Loire, et compte-tenu du fait que la tragédie sera diffusée sur France Musique prochainement, j’en profite pour vous glisser quelques mots sur la représentation du 12 juin.
François Rebel était issu d’une famille de compositeurs (n’ayant pas vérifié, je ne saurais affirmer qu’il s’agit du même Rebel que l’auteur des Eléments) et devint surintendant de la musique du roi et administrateur général de l’académie royale de musique. Il écrivit Pirame et Thibée conjointement avec le violoniste et compositeur François Francoeur sur un livret transposé en Perse par Jean-Louis Ignace de la Serre. Les deux musiciens formèrent à partir de la création de cette tragédie un tandem, se répartissant les airs et scènes en fonctions de leurs compétences et points forts respectifs. L’oeuvre connut dès sa création en 1726 un vif succès. La qualité de la musique et du livret expliquent sans doute qu’elle fut reprise tout au long du XVIIIe siècle. Après avoir été remaniée en 1771, la partition fut éditée en 1779.
Les opéras de Nantes et Angers, bien qu’ayant des moyens sensiblement inférieurs à ceux d’autres grandes maisons, viennent de prouver qu’avec de l’inspiration et de l’intelligence, il est possible de proposer une mise en scène simple et efficace, respectueuse de l’oeuvre et de son caractère (une tragédie lyrique obéissant à des codes précis). Il faut noter aussi que l’oeuvre était donnée en entier avec prologue et danses participant de l’équilibre du genre de la tragédie lyrique française. La mise en scène de Mariame Clément jouait la carte de la fidélité au livret et à sa transposition en Perse en s’inpirant des miniatures persannes médiévales. Quelques éléments simples de décor rapellent les codes architecturaux persans, les costumes chatoyants évoquent le raffinement et la préciosité des ornements des protagonistes des légendes persannes mises en images, enfin la direction d’acteurs intègre quelques codes de cet univers si particulier. Le choc est d’autant plus grand à partir de la fin de l’acte IV quand Pirame fait irruption en costume contemporain, une option suivie pour l’acte V et qui pour moi tombe à plat tant est grand le contraste avec la langue du XVIIIe siècle. Je n’ai pas vraiment compris cette « actualisation », mais l’ensemble du spectacle fonctionnait très bien.
L’exécution musicale était d’excellent niveau, menée par Daniel Cuiller avec un orchestre bien en place et sonnant à merveille dans le petit théâtre d’Angers. Les choses semblent s’être améliorées au fil des représentations car des échos des spectacles donnés à Nantes évoquaient des problèmes dans la fosse. Les choeurs réduits étaient aussi très bien.
La distribution était dominée par le Pirame du baryton T. Dolié. Le timbre est très beau, l’accent toujours juste, et l’acteur est particulièrement convainquant. L’un des plus beaux moments de la soirée fut sans conteste la courte agonie de Pirame, ponctuée à l’orchestre par le basson, suivie de la mort de Thisbé achevant brutalement la tragérie. J. Van Wanroij en Thisbé dispose une belle voix ample mais montre aussi une certaine apathie. Le ton reste molasson et l’héroïne de cet opéra semble condamnée à une indifférence, une indolence à son sort. Un reproche que l’on ne saurait faire à K. Velletaz dont la Zoraïde présente un vrai talent de tragédienne, une conscience des mots (capitale dans ce genre de la tragédie lyrique) qui font merveille. La voix peut paraître moins séduisante, mais corsée et bien menée. L’actrice est aussi interessante et fait passer toute l’émotion de cette amoureuse abandonnée tiraillée entre désir de vengeance, dépit, amour et pardon. Le Zoroastre de J. Teitgen dispose d’une voix qui semble particulièrement importante, mais ceci est peut-être dû à l’acoustique du théâtre d’Angers. Enfin, j’avoue ne pas avoir apprécié le Ninus de J. Thompson à la voix aigre, aux aigus peu assurés, contraint de se réfugier dans un parlando de plus en plus marqué au fur et à mesure de la soirée. L’acteur n’évite par l’outrance et semble surjouer, campant un Ninus frénétique et pervers qui lasse vite le spectateur.
Je vous engage à écouter la prochaine retransmission pour vous faire une idée de cette oeuvre qui méritait amplement d’être exhumée.
Kat.

Je tiens à préciser au présentateur (Marc Dumont) que Thomas Dolié est français, ce n'est pas la peine de dire "Tomass".

C'est le début d'une carrière internationale !

C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter.

Tous avec moi : THO-MAS THO-MAS !!!

Je suis le seul à écouter le président Sarkozy si je comprends bien ?

Je ne comprenais pas pourquoi tout le monde parlait de sarko sur le chat: merci abaris!!

rrhhhhhhhhhhhhhhaaaaaaaaaaaa ! j'avais oublié de me connecter sur France Musique !
qu'est ce que je trimballe, mais qu'est ce que je trimballe ...
Kat.

On peut l'écouter en ligne!!

http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/prima/ecouter.php?e_id=40000033

une critique de Bajazet : http://isoladisabitata.over-blog.org/article-6829250.html
Kat.

Y avait de tres beau pada pada boum !

Avis à ses fans.
Je signale que le baryton Thomas Dolié donnera un récital à Paris le mercredi 18 juillet à l'hôtel de Soubise.

http://www.jeunes-talents.org/festival.asp