Carmen au Châtelet (mai 2007)
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Carmen au Châtelet (mai 2007)
Direction musicale Marc Minkowski
Production du Staatsoper unter den Linden Berlin
Mise en scène Martin Kusej
remontée par Elena Tzavara
Carmen Sylvie Brunet
Don José Nikolai Schukoff
Escamillo Teddy Tahu Rhodes
Micaëla Genia Kühmeier
Le Dancaïre Alain Gabriel
Le Remendado François Piolino
Zuniga François Lis
Moralès Boris Grappe
Frasquita Gaële Le Roi
Mercédès Nora Sourouzian
Décors Jens Kilian
Costumes Heidi Hackl
Les Musiciens du Louvre – Grenoble
Chœur des Musiciens du Louvre
Chœur d’enfants Sotto Voce et de la Maîtrise de Paris
Chef de chœur Scott Alan Prouty
Production du Staatsoper unter den Linden Berlin
Mise en scène Martin Kusej
remontée par Elena Tzavara
Carmen Sylvie Brunet
Don José Nikolai Schukoff
Escamillo Teddy Tahu Rhodes
Micaëla Genia Kühmeier
Le Dancaïre Alain Gabriel
Le Remendado François Piolino
Zuniga François Lis
Moralès Boris Grappe
Frasquita Gaële Le Roi
Mercédès Nora Sourouzian
Décors Jens Kilian
Costumes Heidi Hackl
Les Musiciens du Louvre – Grenoble
Chœur des Musiciens du Louvre
Chœur d’enfants Sotto Voce et de la Maîtrise de Paris
Chef de chœur Scott Alan Prouty
Dernière édition par le Mer 23 Mai 2007, 01:14, édité 1 fois
abaris-
Nombre de messages : 292
Date d'inscription : 08/01/2006
Re: Carmen au Châtelet (mai 2007)
Triste Carmen hier soir au Châtelet, à l’image de la pitoyable saison 2006-2007 de ce théâtre.
Non pas , principalement, à cause de la mise en scène, vaine et à côté de la plaque, mais pas scandaleuse de Kusej. En ce qui me concerne, j’apprécie assez peu cette pseudo-modernité branchouilles (les contrebandiers sont deux folles, les figurants sont en slip). Kusej accumule les idées déplacées (mort de Micaela). Et où est l’atmosphère de l’œuvre : sa légèreté, le bonheur de vivre des protagonistes, si bien évoqués par la musique, dans cette vision uniformément noire ? Contresens complet.
En tout état de cause, le naufrage de cette production est bien imputable à l’exécution musicale, et en premier lieu aux chanteurs.
Brunet est une artiste estimable mais sa Carmen est hors de propos à tout point de vue. La mezzo française a beau être desservie par un costume qui lui donne l’air d’une Mère maquerelle mal peignée, on peut difficilement passer outre un jeu scénique déplorable qui s’appuie sur d’irregardables grimaces. Vocalement, elle n’a rien d’une Carmen non plus, avec une voix vilaine, laryngée, trop poussée, trop brutale, une incapacité à galber la ligne de chant de Carmen (aucune expression, aucune sensualité), une intonation fréquemment à côté, et surtout une incapacité à donner au mot sa place exacte dans la phrase musicale B-a BA du chant français pourtant– ce qui lui donne par ailleurs un accent un peu exotique.
Nikolaï Schukoff n’a pour le moins fait aucun progrès depuis l’époque où il massacrait Siegfried sur cette scène et il a paru hier à bout de voix, visiblement épuisé par les représentations précédentes. Ce qui n’excusera pas sa prestation catastrophique qui a parfois peu à voir avec du chant, avec une incapacité à tenir une ligne, une couleur incertaine et laide, des aigus étranglés, des coups de glotte en veux-tu en voilà. Ses deux derniers actes ont été un supplice pour l'oreille.
Teddy Tahu-Rhodes se débat avec la tessiture et avec sa technique, trébuchant sur le passage, trouvant difficilement l’aigu, chantant souvent faux.
La direction de Marc Minkowski laisse une impression très mitigée. A son actif, une pâte sonore formidable de couleur, une attention à faire ressortir la richesse des traits, à phraser. Quelques moment sont miraculeux – le chœur de la fumée notamment. A son passif, une tendance déjà observée chez lui à exacerber les contrastes, à précipiter les tempi, à surligner les percussions, à jouer de façon trop brutale et sonore, alors que la légèreté de touche est le meilleur moyen de rendre justice au génie de cette musique
Il y a quand même quelques satisfactions dans cette soirée : un chœur splendide, et deux formidables chanteurs ; Genia Kühmeier en Micaëla (lyrique, émouvante) et François Lis en Zuniga. Eux se sont montrés pleinement dignes du chef-d’œuvre de Bizet.
Non pas , principalement, à cause de la mise en scène, vaine et à côté de la plaque, mais pas scandaleuse de Kusej. En ce qui me concerne, j’apprécie assez peu cette pseudo-modernité branchouilles (les contrebandiers sont deux folles, les figurants sont en slip). Kusej accumule les idées déplacées (mort de Micaela). Et où est l’atmosphère de l’œuvre : sa légèreté, le bonheur de vivre des protagonistes, si bien évoqués par la musique, dans cette vision uniformément noire ? Contresens complet.
En tout état de cause, le naufrage de cette production est bien imputable à l’exécution musicale, et en premier lieu aux chanteurs.
Brunet est une artiste estimable mais sa Carmen est hors de propos à tout point de vue. La mezzo française a beau être desservie par un costume qui lui donne l’air d’une Mère maquerelle mal peignée, on peut difficilement passer outre un jeu scénique déplorable qui s’appuie sur d’irregardables grimaces. Vocalement, elle n’a rien d’une Carmen non plus, avec une voix vilaine, laryngée, trop poussée, trop brutale, une incapacité à galber la ligne de chant de Carmen (aucune expression, aucune sensualité), une intonation fréquemment à côté, et surtout une incapacité à donner au mot sa place exacte dans la phrase musicale B-a BA du chant français pourtant– ce qui lui donne par ailleurs un accent un peu exotique.
Nikolaï Schukoff n’a pour le moins fait aucun progrès depuis l’époque où il massacrait Siegfried sur cette scène et il a paru hier à bout de voix, visiblement épuisé par les représentations précédentes. Ce qui n’excusera pas sa prestation catastrophique qui a parfois peu à voir avec du chant, avec une incapacité à tenir une ligne, une couleur incertaine et laide, des aigus étranglés, des coups de glotte en veux-tu en voilà. Ses deux derniers actes ont été un supplice pour l'oreille.
Teddy Tahu-Rhodes se débat avec la tessiture et avec sa technique, trébuchant sur le passage, trouvant difficilement l’aigu, chantant souvent faux.
La direction de Marc Minkowski laisse une impression très mitigée. A son actif, une pâte sonore formidable de couleur, une attention à faire ressortir la richesse des traits, à phraser. Quelques moment sont miraculeux – le chœur de la fumée notamment. A son passif, une tendance déjà observée chez lui à exacerber les contrastes, à précipiter les tempi, à surligner les percussions, à jouer de façon trop brutale et sonore, alors que la légèreté de touche est le meilleur moyen de rendre justice au génie de cette musique
Il y a quand même quelques satisfactions dans cette soirée : un chœur splendide, et deux formidables chanteurs ; Genia Kühmeier en Micaëla (lyrique, émouvante) et François Lis en Zuniga. Eux se sont montrés pleinement dignes du chef-d’œuvre de Bizet.
abaris-
Nombre de messages : 292
Date d'inscription : 08/01/2006
Re: Carmen au Châtelet (mai 2007)
J'ai l'impression qu'on a vu le même spectacle Abaris! Globalement je suis d'accord avec ce compte-rendu.
Chrysothemis-
Nombre de messages : 56
Date d'inscription : 12/05/2007
Re: Carmen au Châtelet (mai 2007)
Hébé, t'en as passé une soirée terrible !!
Je vais essayer de te détendre:
Je vais essayer de te détendre:
Poupou-
Nombre de messages : 565
Date d'inscription : 08/01/2006
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