Ciro in Babilonia-Concert TCE

J'étais hier soir (12 janvier) au TCE pour Ciro in Babilonia en version de concert.

Il s'agit du premier opera seria important de Rossini (après Demetrio et Polibio, son premier opéra), écrit en 1812 (la même année que La Pietra del paragone, L'Iganno felice, La Scala di seta et L'Occasione fa il ladro). L'oeuvre est de qualité et contient de belles pages malgré quelques longueurs selon certains Quelques morceaux se retrouvent dans d'autres oeuvres (ouverture reprise de l'Inganno felice, premier air d'Amira repris pour Elcia dans Mosè, duo Ciro/Amira repris plusieurs fois).

J'étais heureux de pouvoir entendre cette oeuvre et l'interprétation, sans être d'exceptionnelle, était plutôt bonne.
La direction de Jean-Claude Malgoire était tout à fait correcte mais manquait quand même d'énergie et de nuances. Les instruments d'époque et une manière parfois très baroque de diriger (les cadences finales) était intéressants mais ça manquait un peu de souffle (et les cors avaient beaucoup de difficultés dans les passages les plus exposés et le violon solo manquait un peu de puissance). Une tendance à jouer fort et les voix, plutôt petites, étaient souvent couvertes!
Nora Gubisch est mezzo-soprano dans un rôle de contralto rossinien. Du coup elle doit forcer le grave ce qui donne souvent des effets trop appuyés voir vulgaires. Sinon de belles vocalises malgré une ligne de chant mise à mal par les graves. Et un personnage bien campé (malgré quelques exagérations).
Cyril Auvity, dont la voix très nasale ne me dérange pas, montre un phrasé assez élégant et des vocalises précises. Mais la voix est vraiment légère.
Elena De La Merced est satisfaisante et sait se montrer vaillante dans son air du II avec solo de violon (très applaudi) mais elle a tendance à chanter les notes aigues TRES fort alors que le médium et le grave sont beaucoup plus limités ce qui donne lieu a de spectaculaires éclats de voix pas forcément appropriés. Et René Jacobs n'aurait pas aimé sa façons de terminer les airs sur des aigus forte tenus (comme d'autres chanteurs ce soir là), au contraire du style de l'époque.
Sophie Daneman est un peu trop engagée dans son air (sur une note!) avec des manières assez peu nobles mais ce ne sont que des remarques de détail.
Pierre-Yves Pruvot (en prophète Daniel), s'est montré très bon dans ce petit rôle.
Honnête Till Fechner en Zambri et Arbace (Daniel Auchincloss) un peu vert.
Le choeur médiocre assez monotone et sans nuances.
Au final une soirée plutôt agréable même si l'absence de mise en scène à la fin du II peut donner l'impression d'un enchaînement d'air un peu trop long. C'est ce qu'ont pu en penser d'éminentes personnalités présentes hier soir et nommées Philou.

Merci Gio.

oh de rien, une critique vite faite. Mais ça me fait plaisir de revenir ici, ça faisait un moment!

Merci Gio ! Ca fait plaisir de te voir aussi !

j'ai trouvé ce concert très décevant, pas du tout rossinien l'orchestre et les chanteurs. Rossini était très mal servi.

info people : A l'entracte, j'ai vu l'ancienne impératrice d'Iran , dans le hall, au pied des escalliers. beaucoup de regards étaient tournés vers elle. je l'avais déjà croisé à Londres sur les quais de l'Eurostar.

farah dibah ????

oui Farah dibah

Ah merci pour l'info mais c'est la Shahbanou pas l'impératrice.

http://classiqueinfo.com/spip.php?article65
dure soirée!

je suis tout à fait d accord avec cette critique
j étais au TCE et j ai trouvé Nora Gubisch absolument extraordinaire
elle était sublime de timbre, d engagement scénique et elle a eu un triomphe mérité!!