Andréa Guiot
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jeanch
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Andréa Guiot
Hier soir à Arles, conférence sur Andréa Guiot en sa présence, avec André Segond, Robert Andreozzi et ....... Gabriel Bacquier en grande forme (il sera le président du 7è forum lyrique ce soir et demain).
Andréa Guiot née en 1928 dans un mas en Camargue (Garons) , famille pauvre mais très intéressée par la musique , son père a enterré le cordon ombilical au pied d'un rosier pour lui donner une belle voix.
-"de quelle couleur étaient les roses ?" demande Gaby
- roses
- ah, elles auraient pû être rouges, à cause du cordon !"
Elle étudie à Nîmes, puis part à Paris, opéra comique, opéra, la troupe, les tournées ... et l'arrivée de Rolf Lieberman, catastrophe pour une génération de chanteurs français sacrifiée etc ...
Puis ses années comme prof à l'opéra de Paris.
Ses grands rôles : Mireille d'abord qu'elle a chanté plus de 100 fois .
Rôle difficile, spinto , qu'elle n'a jamais appris. Elle avait l'impression de le raconter , de chanter comme elle parlait, elle a porté tout naturellement ses propres costumes et elle a chanté.
Michaela ensuite , aux côtés de Callas, Prêtre, Del Monaco .
Carmen à Orange avec Grace Bumbry , un soir de mistral : Les critiques avaient écrit "nous sommes venus voir Carmen et nous avons entendu Michaela".
Parce que le mur, elle le connait elle ! et le mistral aussi.
Gaby a rajouté : "évidemment, si tu chantes avec le mistral dans la gueule, c'est foutu".
Marguerite , anecdote sur ses propres bijoux qui avaient disparu ...
Elle a beaucoup parlé de la technique du chant français : on leur apprenait à chanter "rond", la bouche fermée ("en cul de poule" dit Bacquier). Le jour où elle a compris qu'il fallait chanter "ouvert" et CLAIR (en voyant je ne sais plus qui dans les arènes de Nîmes), chanter comme on parle , elle a tout compris.
La difficulté chez Gounod est qu'il faut monter dans les aigus par paliers, ça demande une technique assez particulière.
Ses rencontres avec Tito Gobi (bof), Del Monaco (dont le corps entier vibrait quand il chantait tel un orgue), Elisabeth Schwarzkopf (qu'elle a remplacée dans Mozart en copiant trait pour trait son maquillage tellement elle était fascinée par sa beauté sur scène), Gaby évidemment, un monument, capable de déconner en coulisses et dès son entrée sur scène devenait un Scarpia terrifiant ou un Don Giovanni éblouissant.
("c'est parce que je me donnais tellement à fond qu'il fallait que je décompresse immédiatement, je suis comme ça").
Guy Chauvet, magnifique, Birgit Nisson etc...
Nous avons écouté des extraits de Mireille, Antonia, Marguerite, Michaela , un truc que je ne connais pas "O palais radieux", Brunnehilde ?
Sa voix est absolument sublime : le timbre clair et riche, le phrasé, la diction, les nuances ... J'ai rarement entendu l'air de Michaela aussi beau.
Et l'air de la Crau , et Antonia : la perfection.
Discussion généralisée et enflammée ensuite dans la salle.
"mais où sont les chanteurs français ?
Coup de gueule de Gaby "ils sont nombreux les bons chanteurs , mais on ne leur donne pas leur chance ..."
Il faut s'accrocher, il faut travailler.
C'est vrai , à l'époque c'était plus facile. Avec la troupe, on chantait en Province.
Ensuite, ils ont pris des chanteurs é-tran-gers, et les français n'avaient plus de boulot (les impressari, dit Bacquier, touchaient plus en engageant des chanteurs étrangers).
Dans la troupe de l'opéra (80-90 personnes), il y avait 6 ou 7 personnes capables de chanter un même rôle.
Et voilà , c'était mieux avant !
Mais faut pas désespérer.
Andréa Guiot née en 1928 dans un mas en Camargue (Garons) , famille pauvre mais très intéressée par la musique , son père a enterré le cordon ombilical au pied d'un rosier pour lui donner une belle voix.
-"de quelle couleur étaient les roses ?" demande Gaby
- roses
- ah, elles auraient pû être rouges, à cause du cordon !"
Elle étudie à Nîmes, puis part à Paris, opéra comique, opéra, la troupe, les tournées ... et l'arrivée de Rolf Lieberman, catastrophe pour une génération de chanteurs français sacrifiée etc ...
Puis ses années comme prof à l'opéra de Paris.
Ses grands rôles : Mireille d'abord qu'elle a chanté plus de 100 fois .
Rôle difficile, spinto , qu'elle n'a jamais appris. Elle avait l'impression de le raconter , de chanter comme elle parlait, elle a porté tout naturellement ses propres costumes et elle a chanté.
Michaela ensuite , aux côtés de Callas, Prêtre, Del Monaco .
Carmen à Orange avec Grace Bumbry , un soir de mistral : Les critiques avaient écrit "nous sommes venus voir Carmen et nous avons entendu Michaela".
Parce que le mur, elle le connait elle ! et le mistral aussi.
Gaby a rajouté : "évidemment, si tu chantes avec le mistral dans la gueule, c'est foutu".
Marguerite , anecdote sur ses propres bijoux qui avaient disparu ...
Elle a beaucoup parlé de la technique du chant français : on leur apprenait à chanter "rond", la bouche fermée ("en cul de poule" dit Bacquier). Le jour où elle a compris qu'il fallait chanter "ouvert" et CLAIR (en voyant je ne sais plus qui dans les arènes de Nîmes), chanter comme on parle , elle a tout compris.
La difficulté chez Gounod est qu'il faut monter dans les aigus par paliers, ça demande une technique assez particulière.
Ses rencontres avec Tito Gobi (bof), Del Monaco (dont le corps entier vibrait quand il chantait tel un orgue), Elisabeth Schwarzkopf (qu'elle a remplacée dans Mozart en copiant trait pour trait son maquillage tellement elle était fascinée par sa beauté sur scène), Gaby évidemment, un monument, capable de déconner en coulisses et dès son entrée sur scène devenait un Scarpia terrifiant ou un Don Giovanni éblouissant.
("c'est parce que je me donnais tellement à fond qu'il fallait que je décompresse immédiatement, je suis comme ça").
Guy Chauvet, magnifique, Birgit Nisson etc...
Nous avons écouté des extraits de Mireille, Antonia, Marguerite, Michaela , un truc que je ne connais pas "O palais radieux", Brunnehilde ?
Sa voix est absolument sublime : le timbre clair et riche, le phrasé, la diction, les nuances ... J'ai rarement entendu l'air de Michaela aussi beau.
Et l'air de la Crau , et Antonia : la perfection.
Discussion généralisée et enflammée ensuite dans la salle.
"mais où sont les chanteurs français ?
Coup de gueule de Gaby "ils sont nombreux les bons chanteurs , mais on ne leur donne pas leur chance ..."
Il faut s'accrocher, il faut travailler.
C'est vrai , à l'époque c'était plus facile. Avec la troupe, on chantait en Province.
Ensuite, ils ont pris des chanteurs é-tran-gers, et les français n'avaient plus de boulot (les impressari, dit Bacquier, touchaient plus en engageant des chanteurs étrangers).
Dans la troupe de l'opéra (80-90 personnes), il y avait 6 ou 7 personnes capables de chanter un même rôle.
Et voilà , c'était mieux avant !
Mais faut pas désespérer.
Dernière édition par le Mar 26 Juin 2007, 12:53, édité 1 fois
muriel- Nombre de messages : 563
Localisation : Provence
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
Merci Mumu
"O palais radieux" c'est effectivement dans le Sigurd de Reyer (un opéra de Reyer les fagots si j'ose dire), Germaine Lubin y était grandiose.
J'adore la Micaëla de Guiot.
"O palais radieux" c'est effectivement dans le Sigurd de Reyer (un opéra de Reyer les fagots si j'ose dire), Germaine Lubin y était grandiose.
J'adore la Micaëla de Guiot.
Loutherbourg-
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Age : 74
Localisation : au Globus de Zurich
Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
Loutherbourg a écrit:un opéra de Reyer les fagots
ah je viens de comprendre
On trouve parait-il beaucoup d'enregistrements à l'INA.
Polyeucte, tu devrais y dénicher une MIREILLE !
Segond a conclu en disant "quand on va voir Andrea chez elle dans son mas, quand elle vous fait un signe de la main, ce n'est pas Andrea que l'on voit, c'est Mireille"
muriel- Nombre de messages : 563
Localisation : Provence
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
D'aucuns considèrent Sigurd comme un chef-d'oeuvre absolu.
http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2005/11/09/90-le-sigurd-de-reyer-1884
(Prenons cela d'où ça vient avec toutes les réserves qui s'imposent.)
http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2005/11/09/90-le-sigurd-de-reyer-1884
(Prenons cela d'où ça vient avec toutes les réserves qui s'imposent.)
jeanch- Nombre de messages : 1140
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
J'aime bien Sigurd D'ailleurs avec Guiot!!
Mais bon, vu que j'aime aussi la Juive, peut-on se fier à mes goûts musicaux??
Mais bon, vu que j'aime aussi la Juive, peut-on se fier à mes goûts musicaux??
Polyeucte-
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Age : 41
Date d'inscription : 12/01/2006
Re: Andréa Guiot
Polyeucte a écrit:J'aime bien Sigurd D'ailleurs avec Guiot!!
Mais bon, vu que j'aime aussi la Juive, peut-on se fier à mes goûts musicaux??
J'aime bien aussi Sigurd !
Re: Andréa Guiot
vu à Montpellier en 94 avec ma petite Valérie Millot pas dans son meilleur rôle, Michèle Lagrange peu concernée, Lombardo shooté aux corticoïdes à cause d'une laryngite, Vernhes et Vanaud parfaits.
Pour le reste, aucun souvenir de cette musique. Je crois que les petits fours de l'entracte étaient bons.
Pour le reste, aucun souvenir de cette musique. Je crois que les petits fours de l'entracte étaient bons.
Loutherbourg-
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Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
en version concert ? (ça explique l'amnésie)Loutherbourg a écrit:vu à Montpellier en 94
muriel- Nombre de messages : 563
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Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
muriel a écrit:en version concert ? (ça explique l'amnésie)Loutherbourg a écrit:vu à Montpellier en 94
sur scène ma Poupou, en vrai, avec des images...
<<Par charité, je serai bref sur la partie scénique. Tobias Richter, estimable metteur en scène au demeurant, n'a visiblement rien à dire et se contente de laisser entrer et sortir ses chanteurs. Les mouvements de foule témoignent d'une tragique absence d'idées. Juste une intéressante idée à la fin du premier acte : de beaux jeux avec de grandes pièces de tissu blanches et noires. Les toiles peintes minimalistes d'Andreas Reinhardt ne sont évidemment pas assez kitsch pour une musique qui l'est, et n'offrent pas une caisse de résonnance aux voix, alors que l'on est, depuis longtemps, habitué au son que donnent les décors construits. Quant aux costumes de Silvia Strahammer, du style Second Empire modifié Jules Grévy, ils présentent au moins l'avantage de mettre un peu de couleur sur un fond désespérément sombre. >>
Loutherbourg-
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Localisation : au Globus de Zurich
Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
On dirait que la mémoire est revenue
Andrea Guiot a dit "un Wagner à la française".
Et (cependant, néanmoins...) son air était très très beau.
Andrea Guiot a dit "un Wagner à la française".
Et (cependant, néanmoins...) son air était très très beau.
muriel- Nombre de messages : 563
Localisation : Provence
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
muriel a écrit:On dirait que la mémoire est revenue
la mémoire de l'ordinateur uniquement.
Je n'ai pas plus de souvenirs des Huguenots qui avaient inauguré le Corum, je me rappelle seulement qu'à chaque entracte (et y en avait 3 ou 4) on n'avait aucune envie de retourner dans la salle
Loutherbourg-
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Localisation : au Globus de Zurich
Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
Comme moi à la Juive.Loutherbourg a écrit:Je n'ai pas plus de souvenirs des Huguenots qui avaient inauguré le Corum, je me rappelle seulement qu'à chaque entracte (et y en avait 3 ou 4) on n'avait aucune envie de retourner dans la salle
Sinon on prononce bien "si gourde" ?
jeanch- Nombre de messages : 1140
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
jeanch a écrit:
Sinon on prononce bien "si gourde" ?
Oui. Du moins, c'est comme cela que je prononce.
Brünnhilde-
Nombre de messages : 594
Age : 45
Localisation : Walhalla
Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
En français, on devrait pourtant dire "si gurde".
jeanch- Nombre de messages : 1140
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
je crois me rappeler que dans les enregistrements anciens on dit Sigur
Loutherbourg-
Nombre de messages : 600
Age : 74
Localisation : au Globus de Zurich
Date d'inscription : 11/05/2007
Re: Andréa Guiot
Ah oui évidemment (avec l'orchestre de la Radio Diffusion française, mesdames et messieurs).
jeanch- Nombre de messages : 1140
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
Dans les extraits écoutés, même si je trouve le style de Guiot légèrement désuet, l'orchestre m'a toujours semblé excellent (souvent Jesus Etcheverry ).
muriel- Nombre de messages : 563
Localisation : Provence
Date d'inscription : 09/01/2006
Re: Andréa Guiot
Jusqu'à il y a une semaine, je ne conaissais Andréa Guiot, qu'à travers ses 2 Micaëla au disque : l'intégrale de Callas et les extraits avec Jane Rhode. Je trouvais son timbre et son style très vieillot.
Et j'ai écouté les extraits de Guillaume Tell de Rossini dirigés par Lombard (EMI), où elle est entourée de Blanc et Gedda. Là j'ai eu l'impression d'entendre une toute autre chanteuse. Le timbre est splendide, le style est parfait, l'écriture rossinienne ne lui pose aucun problême (bon ce n'est pas non plus Semiramide ou Elisabeth...), mais sincèrement j'ai adoré. Je ne connais de cette oeuvre que 2 versions : celle avec Taddei et Carteri (son médiocre, style à côté de la plaque, à part lui) et l'intégrale EMI avec Bacquier, Gedda et Caballe. Il est clair qu'on ne peut rapprocher les extraits de Lombard que de cette unique intégrale en français. Certes, la direction de Lombard est un peu trop expensive (mais au moins il se passe quelque chose contrairement à Gardelli). Pour les chanteurs, Gedda est plus à l'aise (dans les mêmes morceaux) avec Lombard (sûrement car plus jeune) qu'avec Gardelli. Bien qu'étant un fan inconditionnel de Bacquier, je lui ai préféré Blanc, là aussi plus à l'aise. Enfin, Caballe fait pâle figure face à Guiot. C'est à se demander pourquoi ce n'est pas cette distribution qui a assuré l'intégrale de chez EMI. C'est claire que, malheureusement, niveau marketing Caballe est plus vendeuse que Guiot...
Et j'ai écouté les extraits de Guillaume Tell de Rossini dirigés par Lombard (EMI), où elle est entourée de Blanc et Gedda. Là j'ai eu l'impression d'entendre une toute autre chanteuse. Le timbre est splendide, le style est parfait, l'écriture rossinienne ne lui pose aucun problême (bon ce n'est pas non plus Semiramide ou Elisabeth...), mais sincèrement j'ai adoré. Je ne connais de cette oeuvre que 2 versions : celle avec Taddei et Carteri (son médiocre, style à côté de la plaque, à part lui) et l'intégrale EMI avec Bacquier, Gedda et Caballe. Il est clair qu'on ne peut rapprocher les extraits de Lombard que de cette unique intégrale en français. Certes, la direction de Lombard est un peu trop expensive (mais au moins il se passe quelque chose contrairement à Gardelli). Pour les chanteurs, Gedda est plus à l'aise (dans les mêmes morceaux) avec Lombard (sûrement car plus jeune) qu'avec Gardelli. Bien qu'étant un fan inconditionnel de Bacquier, je lui ai préféré Blanc, là aussi plus à l'aise. Enfin, Caballe fait pâle figure face à Guiot. C'est à se demander pourquoi ce n'est pas cette distribution qui a assuré l'intégrale de chez EMI. C'est claire que, malheureusement, niveau marketing Caballe est plus vendeuse que Guiot...
philB-
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Date d'inscription : 11/01/2006
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