Seconde moitié de saison parisienne

La première partie de saison a été mémorable avec la première moitié du Ring au Châtelet, le Marinski à Bastille et au Châtelet, le Cosi de Chéreau, une superbe reprise de Rusalka, Villazon en Rodolfo, les rares 3 oranges, la seconde édition du Tristan Sellars/Viola etc.

J'ai le sentiment que la saison va être désormais un peu plus creuse. A l'ONP, seuls Boccanegra et Iphigénie me semblent vraiment digne d'intérêt, et sur les autres scènes, seule se détache le plaisir de Sémiramide au TCE. Les récitals par contre nous offre un peu plus de satisfactions, avec en tête la réédition de Florez et Villazon au TCE, et surtout l'événement Freni au Châtelet.

Qu'est-ce qui vous fera courir?

Oserai-je dire qu'il y aura la seconde partie du Ring ? Ce ne sera sans doute pas un événement interprétatif, mais musical, oui !

J'ajouterais volontiers :

Juliette ou la clé des songes, reprise de l'ONP, très bel opéra de l'ère Gall.
Le Château de Barbe-Bleue au Châtelet, Boulez, Norman
Fidelio au Châtelet en version de concert avec Ben Heppner
Didon et Enée au Châtelet, Minkowski, Norman

Faust a écrit:
Fidelio au Châtelet en version de concert avec Ben Heppner

avec Mattila en prime, ça fait envie!!!

Le Château de Barbe-Bleue, oui, malheureusement déjà complet

Si le début de la saison lyrtique parisienne a été particulièrement intéressant, c'est surtout grâce à l'ONP, les spectacles du Châtelet ayant été jusque ici particulièrement médiocres.

Pour le reste, oui, beaucoup de beaux spectacles à l'ONP cet automne, en tête desquels je distinguerai Rusalka - sommet incontestable de ce début de saison -, puis Cosi, Cardilac et l'amour des 3 oranges.

La reprise de Butterfly s'annonce bien.

Pour l'ONP, la fin de saison s'annonce de bien moindre niveau. Passons sur les Mozart, probablement de nul intéret. Seul Platée et Iphigénie s'annoncent intéressants.

Il faudra subir des Rigoletto ou Elisir avec des distributions médioces. Le transfert de Juliette à Bastille risque de noyer la partition de Martinu. J. Van Dam paraît bien fatigué pour rendre justice à la Damnation de Faust.

La simple lecture de l'argument d'Adriana Mater suffit à couper l'envie de se rendre à Bastille pour entendre cette création.

Quant à Simon Boccanegra, outre une distribution assez moyenne, je m'attends au pire pour la m-e-s.....

Au Châtelet, je n'attends pas de miracles dans 3 semaines pour la fin du premier cycle du Ring. Par contre, la fin de saison s'annonce intéressante avec Fierrabras, les concerts Norman, Fidélio.....

AU TCE, Semiramide est à ne pas rater, tout come sans doute Don Giovanni.

Du côté des récitals, on peut savourer une belle saison. Outre la venue de Freni, j'attends beaucoup des récitals Degout et Hampson.

abaris a écrit:La simple lecture de l'argument d'Adriana Mater suffit à couper l'envie de se rendre à Bastille pour entendre cette création.

Et on le trouve où, cet argument ?

DavidLeMarrec a écrit:

abaris a écrit:La simple lecture de l'argument d'Adriana Mater suffit à couper l'envie de se rendre à Bastille pour entendre cette création.

Et on le trouve où, cet argument ?

Adriana Mater se passe dans un pays en guerre. Aucun n'est désigné nommément, mais il n'est pas interdit de songer, en guise de référence mentale, à telle ou telle province balkanique dans les dernières années du siècle révolu. Adriana (...) est victime d'un viol. Son agresseur n'est pas un combattant ennemi, c'est un homme de sa propre communauté...Tombée enceinte, elle refuse de se débarrasser de l'embryon. A sa soeur qui le lui conseille, elle répoond d'abord que l'enfant est le sien, pas celui du violeur. Toutefois, en son for intérieur, elle n'en n'est pas si sûe. L'enfant à naître porte deux sangs, celui de la victime et celui du bourreau et Adriana se demande avec angoisse s'il sera Cain ou Abel. cette inquiétude la poursuivra tout au long de sa grossesse, puis pendant l'enfance de son fils. L'heure de vérité sonnera lorsque celui-ci, devenu jeune homme, apprend que son père, l'agresseur de sa mère, qui avait fui le pays à la fin de la guerre, est de retour. Yonas jure de le tuer, et Adriana ne cherche pas à l'en dissuader.

Heureusement qu'il y a des places 5 euros ......

Auriez-vous des détails sur Peter Pan de Patrick Burgan?
Ça sera au Chatelet au mois de mai.
Merci.

abaris a écrit:Quant à Simon Boccanegra, outre une distribution assez moyenne, je m'attends au pire pour la m-e-s.....

Pourquoi? Qui met en scène?

J'ai déjà pris deux places, alléché par le trio Alvarez-Furlanetto-Shicoff, et surtout pour cet opéra que j'adore...

abaris a écrit:

Quant à Simon Boccanegra, outre une distribution assez moyenne, je m'attends au pire pour la m-e-s.....

Alvarez, Furlanetto, Schicoff ce n'est pas si mal... Je ne connais pas Ana Maria Martinez. Tu as des tuyaux sur la mes ? Je ne connais pas davantage le sieur Johan Simons.

Hors opéra, il y a quand même des choses intéressantes sur le plan vocal: Accentus et l'Akademie für alte Musik dans des motets de Bach (Cité, le 1/03), Antonacci dans les nuits d'été avec Davis (TCE le 23/03), les livres VI et VIII de Monteverdi (cité, les 22 et 23/04), Liederabend en duo de Krichschlager et Quasthoff (TCE le 3/05), Liederabend Schumann de Oelze et C. Genz (Orsay le 8/06).

En opéra, on peut aussi penser au rare Re Pastore (20/03 au TCE), a l'Orfeo de Gluck (Lemieux, ce n'est pas si mal, évidemment, Spinosi, j'ai des doutes - TCE le 3/04) et celui de Haydn (RF le 19/05), la vida breve dirigée par Frübeck de Burgos (distribution composée d'inconnus pour moi, mais ça ne prouve rien - le 10/05 à Mogador) et l'acte II de Tristan avec Voigt, Wottrich et Masur (29/06 et 1/07 au TCE), ce n'est quand même pas si mal.

Je signale, dans les jours prochains, l'excellent quatuor Belcea à la cité (27/01, programme: K 387 et 465, 2e de Bartok) et surtout Ivan Moravec au Châtelet le 25: c'est vraiment un très grand musicien, je crains que la salle ne soit pas très pleine, ça vaut vraiment la peine d'y aller (Schumann: scènes d'enfants; Debussy: pour le piano; Chopin: ballade n° 1, noctures op. 15, 27, 48).

Je l'ai entendu pour la première fois l'an dernier et j'ai été conquis. Il n'y a aucun effet de manches, il ne se singularise pas par des choix interprétatifs bizarres, il expose le texte sans chichis, mais il est absolument captivant: j'ai rarement été autant "pris" par un concert, toutes catégories confondues.

Merci beaucoup Abaris !

Je ne suis pas épouvanté, personnellement. J'espère surtout que le tandem Saariaho/Maalouf sera plus efficace dramatiquement que pour l'Amour de loin (un critique mauvaise langue avait sous-titré "mais l'ennui de près" ).

Avec un sysnopsis semblable, Antonije Isaković a fait de fort belles choses. Et avec encore moins, Branimir Ščepanović a construit de petits chefs-d'oeuvre.

J'hésite pour l'Orfeo du Châtelet. D'une part c'est un de mes opéras préférés, mais d'autre part Haïm, le cast anonyme et les échos de la mise en scène dans Opera Magazine (Orfeo réincarné dans les années 70 en Pasolini... ) ne m'enthousiasment guère (c'est un euphémisme)...

Friedmund a écrit:

abaris a écrit:Quant à Simon Boccanegra, outre une distribution assez moyenne, je m'attends au pire pour la m-e-s.....

Pourquoi? Qui met en scène?

J'ai déjà pris deux places, alléché par le trio Alvarez-Furlanetto-Shicoff, et surtout pour cet opéra que j'adore...

Je ne sais pas qui est le metteur en scène...Justement ! Je m'attends à une transposition moderne oiseuse. Je me demande pourquoi Mortier s'est lancé dans une nouvelle production alors que l'ONP en possédait déjà une à la fois sobre et efficace.

Rien d'indigne dans la distribution mais pas de quoi pavoiser non plus.

Je ne connais pas Alvarez, à ma grande honte. Furlanetto, chanteur inégal, peut être très mauvais. Et Shicoff est peut être un peu mûr pour Gabriele.

Mais j'espère me tromper.

abaris a écrit:

Quant à Simon Boccanegra, outre une distribution assez moyenne, je m'attends au pire pour la m-e-s.....

Alvarez, Furlanetto, Schicoff ce n'est pas si mal... Je ne connais pas Ana Maria Martinez. Tu as des tuyaux sur la mes ? Je ne connais pas davantage le sieur Johan Simons.

Hors opéra, il y a quand même des choses intéressantes sur le plan vocal: Accentus et l'Akademie für alte Musik dans des motets de Bach (Cité, le 1/03), Antonacci dans les nuits d'été avec Davis (TCE le 23/03), les livres VI et VIII de Monteverdi (cité, les 22 et 23/04), Liederabend en duo de Krichschlager et Quasthoff (TCE le 3/05), Liederabend Schumann de Oelze et C. Genz (Orsay le 8/06).

En opéra, on peut aussi penser au rare Re Pastore (20/03 au TCE), a l'Orfeo de Gluck (Lemieux, ce n'est pas si mal, évidemment, Spinosi, j'ai des doutes - TCE le 3/04) et celui de Haydn (RF le 19/05), la vida breve dirigée par Frübeck de Burgos (distribution composée d'inconnus pour moi, mais ça ne prouve rien - le 10/05 à Mogador) et l'acte II de Tristan avec Voigt, Wottrich et Masur (29/06 et 1/07 au TCE), ce n'est quand même pas si mal.

Je signale, dans les jours prochains, l'excellent quatuor Belcea à la cité (27/01, programme: K 387 et 465, 2e de Bartok) et surtout Ivan Moravec au Châtelet le 25: c'est vraiment un très grand musicien, je crains que la salle ne soit pas très pleine, ça vaut vraiment la peine d'y aller (Schumann: scènes d'enfants; Debussy: pour le piano; Chopin: ballade n° 1, noctures op. 15, 27, 48).

Je l'ai entendu pour la première fois l'an dernier et j'ai été conquis. Il n'y a aucun effet de manches, il ne se singularise pas par des choix interprétatifs bizarres, il expose le texte sans chichis, mais il est absolument captivant: j'ai rarement été autant "pris" par un concert, toutes catégories confondues.

Friedmund a écrit:J'hésite pour l'Orfeo du Châtelet. D'une part c'est un de mes opéras préférés, mais d'autre part Haïm, le cast anonyme et les échos de la mise en scène dans Opera Magazine (Orfeo réincarné dans les années 70 en Pasolini... ) ne m'enthousiasment guère (c'est un euphémisme)...

Après Il Viaggio et Boris, c'est le troisième opéra auquel je renonce cette saison au TMP. Haïm et la distribution ne m'enthousiasmaient pas. Le CR du spectacle dans OM m'a fait définitivement renoncer....

abaris a écrit:Je ne sais pas qui est le metteur en scène...Justement ! Je m'attends à une transposition moderne oiseuse. Je me demande pourquoi Mortier s'est lancé dans une nouvelle production alors que l'ONP en possédait déjà une à la fois sobre et efficace.

Je pensais que comme pour la Clemenza, Mortier nous réimportait son Boccanegra bruxellois des années 80, déjà dirigé par Cambreling, et avec Van Dam à l'époque. Un de nos amis belges pourrait-il infirmer ou confirmer qu'il s'agit du même metteur en scène qu'alors?

abaris a écrit:Je ne connais pas Alvarez, à ma grande honte. Furlanetto, chanteur inégal, peut être très mauvais. Et Shicoff est peut être un peu mûr pour Gabriele.

Je garde un très grand souvenir du Philippe II de Furlanetto sous l'ère Gall. Oserai-je même dire que de tous ceux que j'ai vu en scène, de Van Dam à Nesterenko, en passant par Estes ou Pape, il est de loin de celui qui m'a le plus convaincu dans le rôle. Voir et entendre Shicoff reste un événement, quoi qu'il en soit. Et Carlos Alvarez, s'il ne m'a pas pleinement convaincu en Posa et en Iago à la Bastille, reste comme une des voix les plus solides et les plus belles pour les emplois de baryton-Verdi aujourd'hui.

abaris a écrit: Je ne sais pas qui est le metteur en scène...Justement ! Je m'attends à une transposition moderne oiseuse. Je me demande pourquoi Mortier s'est lancé dans une nouvelle production alors que l'ONP en possédait déjà une à la fois sobre et efficace.

Gall l'avait, je crois, remonté. Mais, j'ai oublié le mes. La grande mise en scène à l'ONP est celle de Strehler sous Liebermann. Si je ne me trompe pas, Abbado était dans la fosse et il y avait sur scène Cappuccili et Freni.

Moi je me sens toujours bébé après des réflexions du genre "je me souviens du truc sous l'ère machin" ... remarquez ce n'est pas désagréable. Un de ces quatre il faudra lancer un fil sur " qui a découvert l'opéra via disque et qui via scène" .... bonne question je crois

francesco2 a écrit:Moi je me sens toujours bébé après des réflexions du genre "je me souviens du truc sous l'ère machin" ... remarquez ce n'est pas désagréable. Un de ces quatre il faudra lancer un fil sur " qui a découvert l'opéra via disque et qui via scène" .... bonne question je crois

... ou via les medias!

ou encore via opéra giocoso .... père de beaucoup de vocations j'en suis sûr.
Longue vie à lui donc dont l'esprit perdurera pour l'éternité ....

Aaaaaaaaaaaaaaameeeeeeeeeeeeen (saut de tierce descendante).

peut-être que via les medias voulait dire justement via net ?

abaris a écrit:Par contre, la fin de saison s'annonce intéressante avec les concerts Norman.

C'est vrai que le Dido and Aenas de Minkowski est plutôt alléchant: Jessye Norman, Russel Braun, Felicity Palmer, Philippe Jaroussky, Erin Wall et Barry Banks... c'est quand même un cast qui suscite la gourmandise!

Il y a eu un fil sur l'émission sur Norman au fait qui est passée au mois de décembre sur arte ?
C'était bien de voir une émission sur un tel sujet à une heure de grande écoute (euh vision en fait sans doute)

francesco2 a écrit:peut-être que via les medias voulait dire justement via net ?

en fait, je pensais à la télé : vive arte!!