L'ONP fait dans le petit

Visiblement soucieux d'enrayer la fuite des spectateurs de l'ONP, G. Mortier lance une nouvelle formule d'abonnements : les mini-abonnements.

http://www.operadeparis.fr/Saison-2007-2008/Abonnements/?Resa=/pages/abo/listeAbo.asp#

On notera que cet abonnement ne donne droit à aucun rabais sur le prix total.

Oui Abaris, je ne comprends pas très bien le principe : il n'y a aucune différence par rapport à un abonnement Champ libre si j'ai bien compris, c'est ça?
Gégé ferait mieux de prévoir un nombre suffisant de programmes (cf. "Lohengrin"): il aurait gagner dix euros avec moi .

Notons que pour appâter le chaland, l'ONP multiplie les présentations ronflantes et simplistes (du suspense, du spectacle..), dignes d'un reportage de TF1. On peut même lire un éloge de Tosca, c'est dire !

Tosca
Se basant sur l’œuvre de Victorien Sardou, Puccini a composé l’une des plus grandes tragédies du répertoire lyrique, dépeignant avec puissance les sentiments humains les plus extrêmes. D’une puissance dramatique exceptionnelle, cet opéra séduira les amateurs de mélodrame!

Tannhäuser
Avec une distribution exceptionnelle (sic) et une direction de prestige (re-sic) (Seiji Ozawa et Pierre Vallet), Robert Carsen met en scène ce grand opéra romantique qui propose une réflexion sur l’homme artiste. La rédemption du créateur, du poète, si elle tient à sa liberté d’inspiration, reste aussi soumise à l’épreuve d’avoir à vivre tous les extrêmes de l’expérience humaine.

Parsifal
Inscrit dans la filiation de la quête du graal, l’opéra de Wagner traduit le désir d’une « nouvelle religion ». Le metteur en scène Krzysztof Warlikowski (Iphigénie en Tauride, l’Affaire Makropoulos) propose une version très innovante de cet opéra, avec une distribution digne des plus grands festivals lyriques au monde.


Cardillac
André Engel met en scène le Paris des années 30 à travers une intrigue policière construite autour de la vie mystérieuse d’un artiste joaillier. Décors grandioses, suspense et excellence de la distribution sont au rendez-vous !

abaris a écrit:Le metteur en scène Krzysztof Warlikowski (Iphigénie en Tauride, l’Affaire Makropoulos) propose une version très innovante de cet opéra...

J'ai peur...

abaris a écrit:... avec une distribution digne des plus grands festivals lyriques au monde.

j'adore

on parle bien de l'Opéra de Paris ?

Faut quand même avouer que pour une fois, la distribution est assez impressionnante pour ce Parsifal...

Polyeucte a écrit:Faut quand même avouer que pour une fois, la distribution est assez impressionnante pour ce Parsifal...

Voir Meier en Kundry... un rêve qui me semblait inaccessible.

Et Ventris n'est pas un mauvais Parsifal, loin s'en faut! je l'aivu en Siegmund: et le DVD de Baden Baden

abaris a écrit:
Tannhäuser
Avec une distribution exceptionnelle (sic) et une direction de prestige (re-sic) (Seiji Ozawa et Pierre Vallet), Robert Carsen met en scène ce grand opéra romantique qui propose une réflexion sur l’homme artiste. La rédemption du créateur, du poète, si elle tient à sa liberté d’inspiration, reste aussi soumise à l’épreuve d’avoir à vivre tous les extrêmes de l’expérience humaine.

Pourquoi ces "(sic)"? Gould, Westbroek, Selig et Goërne, ça n'est pas mal. Il ne nous reste que le cas Uria-Monzon en Venus, mais Venus n'est pas tout, dans Tannhaüser. Par ailleurs, je vois mal en quoi Seiji Ozawa, directeur musical du Staatsoper de Vienne, ancien directeur musical des orchestres de Boston et de San Francisco, chef régulièrement invité aux philharmoniques de Berlin et Vienne, n'est pas prestigieux. Si lui ne l'est pas, qui l'est?

C'est effectivement une belle distribution (même Uria-Monzon, je pense que ça peut être pas mal) mais la qualifier "d'exceptionnelle", ça fait un peu marchand de tapis, genre le solgan pour la lessive qui "lave plus blanc que blanc".

neilshicoff a écrit:

abaris a écrit:
Tannhäuser
Avec une distribution exceptionnelle (sic) et une direction de prestige (re-sic) (Seiji Ozawa et Pierre Vallet), Robert Carsen met en scène ce grand opéra romantique qui propose une réflexion sur l’homme artiste. La rédemption du créateur, du poète, si elle tient à sa liberté d’inspiration, reste aussi soumise à l’épreuve d’avoir à vivre tous les extrêmes de l’expérience humaine.

Pourquoi ces "(sic)"? Gould, Westbroek, Selig et Goërne, ça n'est pas mal. Il ne nous reste que le cas Uria-Monzon en Venus, mais Venus n'est pas tout, dans Tannhaüser. Par ailleurs, je vois mal en quoi Seiji Ozawa, directeur musical du Staatsoper de Vienne, ancien directeur musical des orchestres de Boston et de San Francisco, chef régulièrement invité aux philharmoniques de Berlin et Vienne, n'est pas prestigieux. Si lui ne l'est pas, qui l'est?

Qualifier cette distribution d'exceptionnelle est purement et simplement risible. Et j'ignorais que Pierre Vallet était aussi prestigieux.
Ozawa est, à mon humble avis, un chef très surestimé. Il n'y a qu'à écouter ses disques.

Pierre Valet n'assure en théorie que deux représentations: c'est le remplaçant d'Ozawa, comme Güttler est celui de Gergiev dans Lohengrin ou Weigold, celui de Bychkov dans le Bal. En fait ce n'est pas la question de savoir si Ozawa mérite ou non sa célébrité, le fait est qu'il est célèbre. Contrairement a des jugements de valeur ("il est bon"/"il n'est pas bon"), le fait qu'Ozawa soit prestigieux est objectivement indéniable.

neilshicoff a écrit:Pierre Valet n'assure en théorie que deux représentations: c'est le remplaçant d'Ozawa, comme Güttler est celui de Gergiev dans Lohengrin ou Weigold, celui de Bychkov dans le Bal. En fait ce n'est pas la question de savoir si Ozawa mérite ou non sa célébrité, le fait est qu'il est célèbre. Contrairement a des jugements de valeur ("il est bon"/"il n'est pas bon"), le fait qu'Ozawa soit prestigieux est objectivement indéniable.

Certes, mais c'est un argument de "vente" qui n'a aucun sens. La question n'est pas d'inviter les personnalités les plus prestigieuses (bien sûr qu'Ozawa l'est) mais les plus à mêmes d'assurer la réussite musicale du spectacle. Haenchen, Schneider ne sont pas des chefs prestigieux. Ce sont pourtant parmi les plus grands wagnériens actuels et j'aurai préféré les entendre à la place d'Ozawa.
De toute façon, à Paris, c'est le seul argument qui marche. Le public et le critique ne se déplacent plus que pour des noms : Ozawa, Gergiev, Chailly....

Est-il question du prestigieux et mondialement reconnu Sylvain Cambreling que le monde entier nous envie ?

abaris a écrit:
Certes, mais c'est un argument de "vente" qui n'a aucun sens. La question n'est pas d'inviter les personnalités les plus prestigieuses (bien sûr qu'Ozawa l'est) mais les plus à mêmes d'assurer la réussite musicale du spectacle. Haenchen, Schneider ne sont pas des chefs prestigieux. Ce sont pourtant parmi les plus grands wagnériens actuels et j'aurai préféré les entendre à la place d'Ozawa.

Oui Abaris, mais c'est de la com'. Assurer une affiche prestigieuse peut tout de même satisfaire le public et surtout en attirer du nouveau car les gens se déplacent aussi pour certains noms.

La direction de l'ONP a tout de même un comportement ambivalent: je croyais que les abonnements étaient en hausse d'année en année... C'est quand même étrange de proposer ce genre de formules "sandwichs", alors que l'on se targue de remplir l'ONP jusqu'au plafond .

Heidi a écrit:La direction de l'ONP a tout de même un comportement ambivalent: je croyais que les abonnements étaient en hausse d'année en année... C'est quand même étrange de proposer ce genre de formules "sandwichs", alors que l'on se targue de remplir l'ONP jusqu'au plafond .

C'est vrai que ça donne l'impression de faire les fonds de tiroir!
D'ailleurs j'aime beaucoup le mini abonnement 'spécial nouvelles productions' avec...2 reprises sur les 3 spectacles de l'abonnement!!

David

Ils essaient de m'avoir par la flatterie:

Chère ... ,


La danse n'a guère de secrets pour vous. Pour que vous assistiez en priorité aux grands rendez-vous de la saison,...

Extrait d'un mail reçu ce matin.

windgassen a écrit:Voir Meier en Kundry... un rêve qui me semblait inaccessible.

J'ai peur malheureusement que LA Kundry de Meier ne soit plus de ce temps. Son Ortrud hier avait beau être très satisfaisante on est à des années lumières de ce que c'était en 1999.

Friedmund a écrit:

windgassen a écrit:Voir Meier en Kundry... un rêve qui me semblait inaccessible.

J'ai peur malheureusement que LA Kundry de Meier ne soit plus de ce temps. Son Ortrud hier avait beau être très satisfaisante on est à des années lumières de ce que c'était en 1999.

Je suis assez d'accord. L'écoute des différents témoignages d'elle en Kundry (Levine, Barenboim, Nagano, Thielemann, Muti...) le montre bien. Cela demeure artitistiquement supérieurement intelligent, c'est clair. Mais la voix n'est plus à son zénith si l'on ne considère que l'intrument proprement dit et non l'utilisation qu'elle en fait.

Et puis voir Meier en Kundry, ce n'est pas vraiment inaccessible. Elle le chante tous les ans. Quand on est prêt à se déplacer pour aller écouter Baird à Venise, on peut bien aller écouter Meier en Kundry à Munich ou ailleurs !!!

Le problème c'est quand même que la qualité de l'instrument joue sur ce que l'on peut en faire. Au III en 99, les imprécations d'Ortrud étaient cosmiques, le début du II à se faire dresser les cheveux sur la tête. Hier c'était bien, c'est tout.

Et bon dieu, sa Kundry au Châtelet avec Bychkov, Elming, Salminen, Adam and co c'était quelque chose!!!

Friedmund a écrit:
Et bon dieu, sa Kundry au Châtelet avec Bychkov, Elming, Salminen, Adam and co c'était quelque chose!!!

Mon Dieu, quel souvenir !!! Un souvenir qui me paraît presqu'inaccessible...

Friedmund a écrit:Le problème c'est quand même que la qualité de l'instrument joue sur ce que l'on peut en faire. Au III en 99, les imprécations d'Ortrud étaient cosmiques, le début du II à se faire dresser les cheveux sur la tête. Hier c'était bien, c'est tout.

Et bon dieu, sa Kundry au Châtelet avec Bychkov, Elming, Salminen, Adam and co c'était quelque chose!!!

On peut avoir un aperçu d'une Kundry récente de Meier dans le DVD de "Parsifal" capté au Festival de Baden-Baden en 2005 et paru chez Opus Arte.
C'est vrai que l'instrument n'est plus le même qu'au disque, avec Barenboim par exemple, mais Kundry passe par tous les états, il faut une voix assez souple pour ce rôle, dimension qu'elle possède sur le plan scénique, malgré les vilains costumes qu'on lui fait porter (genre hibou au I, papillon psychédélique au II et nonne au III... Warly a de la concurrence!), mais sur le plan vocal, il faut faire abstraction des écarts. En bonus, il y a un très bon documentaire sur la production et elle donne une interview où l'on voit que son intelligence du rôle est sans égal de nos jours. Parisfal est chanté par Ventris qui sera à l'ONP, il y est excellent. Une p'tite photo!

Moi aussi j'ai reçu un message qui commence ainsi : "Pour vous, amoureuse de l'opéra......" Ben voyons... Surtout que, c'est bien sympa tout cela, l'abonnement est peut-etre "mini", mais le tarif, lui, est loin de l'être...: 210 euros pour 3 spectacles, c'est vrai, c'est donné, hein !

De qui se moque-t-on ?

Juditha

Chère....
Pour vous qui aimez les ouvrages rares et les grandes mises en scènes, nous avons sélectionné des spectacles à voir absolument :

Latig, pour participer.

Juditha a écrit:Moi aussi j'ai reçu un message qui commence ainsi : "Pour vous, amoureuse de l'opéra......" Ben voyons... Surtout que, c'est bien sympa tout cela, l'abonnement est peut-etre "mini", mais le tarif, lui, est loin de l'être...: 210 euros pour 3 spectacles, c'est vrai, c'est donné, hein !

De qui se moque-t-on ?

Juditha

mais douce Juditha,
ne nous plaignons pas pour 200 euros tu n'as droit qu'a UNE place pour assister à la soupe fraternelle des Alagna au " dernier jour d'un condamné " !
Alors trois bastoche pour ce prix là c'est bien !